Marcher à contre courant
Exercice de survie salutaire... A défaut de se couper du monde, d'entrer en résistance intérieure, ne plus
rien voir, entendre, dire ou même murmurer ... S'obliger à ne pas évoquer "les affaires", plus ou moins troubles, qui ne font pas que des "ricochets dans l'eau", devenue bien moins
pure..
Ne pas les évoquer, même par inadvertance... Marcher à contre-courant. Vite. Pour distancier "le
bruit et la fureur médiatique", cette hydre qui dévore toute volonté d'angélisme , en produisant chaque jour une révélation de trop... De trop... Et pourtant, le lendemain, au bal des empêcheurs de rêver, il y aura d'autres invités à peine masqués.
Il reste, il me reste, le recul et une certaine forme de naïveté assumée...Allez! Je suis écrivain... J'ai
donc tous les pouvoirs , je peux ré-inventer l'histoire, celle-ci ou une autre. Je peux créer des personnages lumineux, d'une ambition joyeuse, aux rêves démesurés et d'autres, sombres
crapules, persuadés d'êtres les maîtres du monde. Puis, d'un trait de plume, changer le cours de leur vie.... Je peux me prendre pour un magicien, un démiurge, un roi de la pègre...Voilà, c'est
dit... J'ai tous les pouvoirs...
Et je vais de ce pas et "toutes affaires cessantes" marcher à contre-courant pour m'enfuir de
moi-même....Vite!