A propos de Gianni et les femmes de et avec Gianni Di Gregorio 1.5 out of 5 stars
Alors que Gianni, la soixantaine, vient de placer sa mère dans une maison de retraite, un ami avocat vient lui rappeler qu’il n’est pas trop âgé pour trouver une maîtresse. Mais Gianni est bientôt accaparé par une mère acariâtre qui l’appelle nuit et jour à son chevet…
Dans la continuité du personnage autobiographique qu’il interprétait dans Le déjeuner du 15 août, Gianni Di Gregorio peaufine son portrait de romain épicurien adepte du bon vin et des plaisirs simples de la vie. Tout en comprenant qu’il a vieilli, Gianni n’accepte pas l’idée de ne plus séduire. Plein d’ironie, ce père de famille hédoniste promène sa carcasse usée en même temps qu’un regard mi triste mi amusé sur les choses et le temps qui passe. En même temps qu’il doit affronter une mère autoritaire, Gianni dot gérer son fort penchant pour l’alcool.
Sur une trame de scénario légère, Gianni Di Gregorio semble parfois improviser comme ses personnages déjà croisés dans Le déjeuner du 15 août, notamment sa mère (inénarrable Valeria De Franciscis).
C’est une chronique douce-amère, une comédie italienne teintée d’une certaine nostalgie. En même temps qu’il est attiré par la jeune aide soignante polonaise de sa mère, Gianni retrouve des femmes de son passé qu’il avait perdues de vue. Mais il a surtout à subir une mère accaparante et tyrannique. Gianni est un drôle d’oiseau qui n’a pas de problème d’argent alors qu’il a arrêté de travailler à 50 ans.
Sans doute Gianni Di Gregorio s’est-il servi de son personnage comme un double pour régler des comptes avec sa mère. Dans ses mimiques, il n’a pas le génie comique de Bill Murray, à qui il fait penser, mais son personnage partage le même regard désabusé et un brin cynique sur le monde.
Mais derrière son sens de la dérision, Gianni est un personnage inquiet qui court désespérément après les femmes comme après des chimères. On pense à João César Monteiro ou à Woody Allen dans Annie Hall ou Tout le monde dit I love you. Gianni pense qu’il est devenu « transparent » auprès de la gente féminine, chez qui il ne provoque plus aucune « tension érotique », même s’il voudrait croire qu’il a encore une chance de plaire.
Il y a des moments drôles, comme cette scène où après que sa mère l’ait invité à une « légère collation », Gianni réalise qu’elle n’a acheté que des bouteilles à 150 euros ! Par dépit et par rage, Gianni préfèrera « siffler » les bouteilles plutôt que de les gâcher. Gianni et les femmes manque de tension et de rythme, de folie et d’emballement. Di Gregorio semble hésiter sur le ton à donner à son film, entre chronique sentimentale et loufoque, farce tragique et dérisoire. Cette indécision donne (malgré un charme indéniable) un côté bancal à sa comédie, comme si le spectateur n’arrivait pas à complètement s’identifier ni à s’immerger dedans. Sentiment déjà éprouvé dans Le déjeuner du 15 août.