Guitares, chanteurs, piano, danseurs, poèmes de Garcia Lorca, tout est réuni pour un spectacle de flamenco traditionnel… Rafaela Carrasco nous propose autre chose. Les premières images du spectacle le disent sans parole : elle est seule dans un carré de lumière intermittente, castagnettes dans les mains, tournant et ne montrant de son mouvement que les instants que la lumière révèle, elle est vêtue d’un pantalon et non d’une robe, sans pour autant prendre des poses masculines. Les danseurs qui lui succèderont seront en robes mais n’auront pas plus d’attitudes féminines. Mais ce jeu de travestissement sera de courte durée, il ne faut pas détourner les propos du poète. Il y a des moments où se rencontrent hommes et femmes, il y a des moments de grande intensité, des moments où les danseurs semblent ne pas toucher le sol n’étaient les percussions de leurs pieds, on les voit un puis deux, puis plusieurs, puis deux puis un, une.
Sortant de ce spectacle, il me reste à rechercher les textes de Garcia Lorca et reconstituer à leur lecture ce spectacle qui m’a paru décousu, ne comprenant pas les mots chantés, admirablement, tantôt par un homme, tantôt par une femme. Refaire ce chemin de lumière comme si je répondais à cette invitation du poète : Allons à la fusillade, titre retenu par Rafaela Carrasco.
J’ai vu ce spectacle au Théâtre de Chaillot, à Paris.