Ruquier se sépare de ses lieutenants… choix imposé ou délibéré ?

Publié le 05 juin 2011 par Philippejandrok

Et oui, notre bon Laurent Ruquier national se sépare pour l'année prochaine de ceux qui sont contre le politiquement correcte, le cirage de pompe, l’habituelle publicité entretenue par les médias pour chaque livre, pièce, film, album, car la TV ne sert qu’à ça, à faire de la publicité, c’est une machine à dépenser, à générer de l’argent depuis que les communicants l’ont investis.

Chaque invité n’est pas là pour son plaisir, mais pour faire la promotion d’une création quelconque, c’en est épuisant à la longue, et cela ne concerne pas seulement Monsieur Ruquier mais toutes les émissions en règle générale, sans parler de Vivement Dimanche où la gentillesse dominicale après la messe du matin devient écœurante, oh rassurez-vous je ne suis pas davantage pour la grossièreté d’un Didier Porte qui a largement dépassé le cadre de l’humour dans ses chroniques, on a beau ne pas apprécier le Président de la République on lui doit le respect et la courtoisie, la grossièreté n’a jamais permis à personne de faire entendre sa voix, il y a mille et une façon de faire passer son dégoût d’un individu, il suffit de prendre des leçons dans la littérature classique, dans le Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand par exemple avec la fameuse tirade du nez que je vous livre ici pour le plaisir des mots et des belles lettres :

« Agressif :

« moi, monsieur, si j'avais un tel nez, il faudrait sur le champ que je me l'amputasse ! »

Amical :

« mais il doit tremper dans votre tasse : Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »

Descriptif :

« c'est un roc ! ... c'est un pic... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... c'est une péninsule ! »

Curieux :

« de quoi sert cette oblongue capsule ? D'écritoire, Monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »

Gracieux :

« aimez-vous à ce point les oiseaux que paternellement vous vous préoccupâtes de tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »

Truculent :

« ça, monsieur, lorsque vous pétunez, la vapeur du tabac vous sort-elle du nez sans qu'un voisin ne crie au feu de cheminée ? »

Prévenant :

« gardez-vous, votre tête entraînée par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »

Tendre :

« faites-lui faire un petit parasol de peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »

Pédant :

« l'animal seul, monsieur, qu'Aristophane appelle hippocampelephantocamélos dut avoir sous le front tant de chair sur tant d'os ! »

Cavalier :

« quoi, l'ami, ce croc est à la mode ? Pour pendre son chapeau c'est vraiment très commode ! »

Emphatique :

« aucun vent ne peut, nez magistral, t'enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »

Dramatique :

« c'est la Mer Rouge quand il saigne ! »

Admiratif :

« pour un parfumeur, quelle enseigne ! »

Lyrique :

« est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »

Naïf :

« ce monument, quand le visite-t-on ? »

Respectueux :

« souffrez, monsieur, qu'on vous salue, C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue ! »

Campagnard :

« hé, ardé ! C'est-y un nez ? Nanain ! C'est queuqu'navet géant ou ben queuqu'melon nain ! »

Militaire :

« pointez contre cavalerie ! »

Pratique :

« voulez-vous le mettre en loterie ? Assurément, Monsieur, ce sera le gros lot ! »

Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :

« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître a détruit l'harmonie ! Il en rougit, le traître ! »—

Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit si vous aviez un peu de lettres et d'esprit : Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot ! »

Et cela concerne nombre d’individualités officiant sur le PAF, et que nous prenons dans le pif au quotidien. Pour l’année prochaine, L. Ruquier conserve malgré tout, et malheureusement pour le public, son épouvantable et navrant monologue en début d’émission sur les invités qui ne sont pas venus, monologue sensé amuser la galerie avec des vannes éculées, lassantes, faciles, ennuyeuses, épuisantes de bêtise, je ne comprends pas, non, je ne comprends pas cet homme a tant d’amis humoristes, qu’attendent-ils pour prendre pitié de lui et lui souffler qu’il ne fait rire personne ? Ah, ils ont peur de ne plus être invité… L’argent, c’est le nerf de la guerre, les voilà devenus fou du roi, faux impertinents vivant au crochet d’un souverain médiatique, pas étonnant que nous manquons d'humour, sans liberté, plus d'intelligence de pensée.

L. Ruquier est un animateur sympathique, pas un humoriste, il avait jadis de l’esprit qui s’est éteint à Paris, faut-il lui verser une indemnité pour qu’il se taise en vérité ?

Et des humoristes, en France, en reste-t-il ? Ils deviennent aussi rares que les rhinocéros blancs dans la savane africaine, c’est peut-être pour cette raison qu’il tente de prendre leur place, celle qu’ils ont laissée.

J’ignore si vous êtes comme moi à ne plus supporter le niveau de bêtise entretenu par les médias et la presse, soit on nous prend pour des imbéciles, soit les animateurs et les journalistes sont en majorité des imbéciles nageant dans le confort et une hypothétique sécurité.

Sautons du coq à l’âne, pourquoi, lorsque notre président est en visite en France on affrète des bus de sympathisants UMP et seulement UMP, pourquoi la presse n’en parle-t-elle pas ? (seule la chaine cryptée en parle avec humour)

Une grande majorité des Français ne supportent plus notre président pour ses promesses jamais tenues, pour son mépris de la presse libre, des enseignants, du corps médical… enfin pour le mépris de ceux qui ne lui ressemblent pas, mais on nous montre des sympathisants toujours présents, enjoués, qui crient le nom de leur pop star devant les caméras, et la presse veut orienter le gout du public faible qui se dit que si ces gens-là l’aiment, c’est qu’il doit y avoir une bonne raison qu’ils n’ont pas vue, alors, pourquoi ne l’aimeraient-ils pas à nouveau, cela vaut bien une seconde chance, on l’a bien donnée à Berlusconi en Italie et on a vu le résultat, raciste, érotomane, clown sympathique mais irresponsable et surtout peu capable de redresser une économie en faillite.

Et bien, L. Ruquier, c’est pareil, il balance des vannes à deux sous qui ne valent même pas celles d’un bistrot de quartier et le public applaudit, parce qu’un type passe devant avec un panneau sur lequel est inscrit « applaudir » et nous avons des ânes qui s’exécutent, des fois que leur figure intéresserait des producteurs, mais il ne faut pas succomber aux sirènes de l’orgueil on y a tout à perdre et surtout son âme et je crois que pour lui, c’est fait depuis un moment, ce qui est regrettable, c’est qu’à force de vouloir être le second Michel Drucker, il en oublie son impertinence et sa faconde comique, pour ne laisser place qu’à un lamentable cireur de pompe, c'est désolant.

Voilà j’ai trouvé le titre de sa prochaine émission « Faut que ça cesse ! »

Nous vivons une époque formidable…