Teulé fait partie de ces auteurs qui rencontrent un franc succès en librairie mais qui sont, de ce fait, décriés par certains. Bien sûr, il est aisé de lui reprocher de vulgariser le roman historique mais pour ma part, grande adepte du genre, c'est plutôt une démocratisation assez appréciable que je vois là.
Fascinée par Ô Verlaine et Je, François Villon, amusée par Le Montespan puis agréablement horrifiée par Mangez-le si vous voulez, je me suis plongée avec grand plaisir dans ce Charly 9, treizième roman de l'auteur.
Charly 9, c'est bien sûr Charles IX, ce souverain français connu pour être à l'origine, sous la pression de sa mère Catherine de Médicis (qu'on appelait d'ailleurs la Reine noire), du massacre de la Saint Barthélémy en août 1572. Jamais remis d'avoir ordonné une telle tragédie, Charly a sombré peu à peu dans la folie et dans la maladie (il transpirait du sang...).
Contrairement à ce que j'imaginais en ouvrant ce livre, Teulé s'attarde peu, voire pas du tout, sur le massacre en lui-même. C'est plus la personnalité de Charles IX et son glissement progressif vers la démence qui ont intéressés l'auteur. Ainsi, au lieu du souverain sanguinaire, c'est un jeune homme de 23 ans, obsédé par l'idée de se faire aimer de sa mère qui lui préfère son jeune frère, qui est dépeint. Au fil des pages, on se surprend à prendre en pitié ce pauvre Charly, qui subit son règne plus qu'il ne le vit.
On retrouve ici toutes les marques de fabrique de Teulé : un récit fort bien documenté, truffé d'anecdotes, ponctué de traits d'humour et au langage parfois cru.
Une chose est sûre, j'ai passé un excellent moment à lire ce livre. S'il n'est pas son meilleur cru, les livres de Teulé demeurent l'assurance de s'instruire agréablement tout en humour et en légèreté.