La note par laquelle les faits concernant Khoren, ce jeune élève, qui a été retrouvé pendu dans un couloir de son école, et qui, selon toute vraisemblance, à confirmer ou non par l'enquête, s'est accroché lui-même à un porte-manteau (ce qui a conduit à son étouffement) a suscité quelques commentaires, publiés et certains non (limités à des insultes), au motif que dans celle-ci son auteur explique pourquoi l'institutrice ne peut pas être tenu pénalement responsable de ce choix-comportement dont la conséquence est désormais fatale. Si nous sommes un certain nombre à penser à cette institutrice, qui, selon un de ses collègues, est très affligée, nous pensons aussi aux parents et aux amis de Khoren, et à Khoren lui-même. Car dans ce drame, il n'y a que des victimes. Par contre, alors que les faits se sont produits à quelques jours d'intervalle, pas un mot sur les victimes de Joué-les-Tours, fauchés par un véhicule piloté par un gendarme, LES, 17 !, dont sept qui étaient dans un état grave, et, hélas, une jeune fille qui est décédée de ses blessures. Dans la première affaire, l'institutrice n'a ni touché Khoren ni provoqué, par ce qui aurait pu être une violence verbale, un desespoir. Dans le second cas, le gendarme qui conduisait ce véhicule n'a pas su en conserver la maîtrise (qui pourrait penser qu'il a pu accomplir un acte intentionnel et pourquoi ?), mais ce défaut de maîtrise a frappé une dizaine d'enfants, dans la fleur de l'âge. Faut-il stigmatiser le second dans le même temps que nous jugeons innocente la première ? Là encore, on peut penser que, dans cette affaire, il n'y a que des victimes, y compris ce gendarme, même si le professionnalisme auquel il était astreint en tant que gendarme et en tant que conducteur, ne lui permettait pas d'avoir un moment d'absence, ou de fatigue, etc. Si, comme cela est probable, ce gendarme est un être humain avec une conscience, il faudra qu'il soit soutenu, car sa souffrance morale sera profonde, lui ne pouvant pas ne pas se considérer comme responsable. Etre attaché à une telle souffrance pour le reste de sa vie, c'est déjà une peine bien lourde.