Les X-Men ne sont pas comme les autres. Dans la marée grandissante de films de super héros et d’adaptation Marvel, ils se sont toujours distingués. Par la richesse des thèmes abordés, par le soin porté à la reconstitution d’un univers sombre, par la vague tragédienne qui ne cesse de les secouer. Ainsi, cet épisode 4- qui remonte aux origines du conflit entre le Professeur X et Magneto- n’est pas de trop ; au contraire : il offre un prélude intéressant à la trilogie de ces dernières années. De clins d’œil humoristiques (on reconnaît le potentiel comique du réalisateur de Kick-Ass), forçant la connivence avec le spectateur familier de la bande (le recrutement de Wolverine, l’apparition de guests) en choix cornéliens (comment faire accepter sa différence lorsque l’on ne l’accepte pas soi-même ? Faut-il préférer l’intégration sociale à une marginalisation volontaire ?), ce quatrième opus s’inscrit dans un sillage de noirceur et de profondeur déjà creusé par les précédents épisodes et parvient à allier simplicité du divertissement, efficacité de l’action, crédibilité de la réflexion.
Tout y est parfaitement en place, de A à Z. Sur le fond : les parallèles avec l’Histoire des Etats-Unis (guerre froide, second guerre mondiale), l’étude de l’horrible nature humaine (la violence comme réponse à la peur), la difficulté d’assumer sa différence au sein d’une société codifiée (normes et conventions à adopter). Sur la forme également, avec un choix d’acteurs toujours aussi judicieux d’épisodes en épisodes : James McAvoy prête son physique charmeur et juvénile à la naïveté humaniste du Professeur X, Michael Fassbender ses allures torturées au plus nuancé Magneto, et, la formidable Jennifer Lawrence (Winter’s bone, Le Complexe du Castor) complexifie davantage le rôle tenu auparavant par Rebecca Romijn, insufflant simultanément force et fragilité à Raven, protagoniste féminin le plus fascinant tous volets confondus.