On apprenait hier que la « Troïka » – un bien joli nom pour désigner le front commun des bailleurs de fonds de la Grèce, c’est-à-dire la BCE, le FMI et l’UE, ou en d’autres termes ceux qui ont tout à perdre à un défaut de paiement franc et définitif de la Grèce sur sa dette – prévoit de débloquer en urgence une nouvelle tranche d’aide.
"Organisez-vous et luttez pour un renversement. Grève générale"
La Grèce est donc sauvée de la faillite ! Ce ne sera somme toute que la deuxième fois, puisqu’en mai 2010 un montant de 110 Mrds d’euros était déjà débloqué dans des conditions similaires (c’est-à-dire dans l’urgence) par les mêmes bailleurs de fonds aux abois.
Ces deux situations sont en tous points comparables, puisqu’à l’époque déjà, et encore cette fois-ci, le prêt est soumis à des exigences draconiennes de réduction du déficit, ce qui fait dire au Premier Ministre grec Geroges Papandréou que :
« La Grèce continuera à travailler dur, et la Grèce est déterminée à totalement honorer ses obligations. »
Ce qui est amusant, c’est que l’année dernière déjà, des exigences identiques étaient imposées à la Grèce, sous forme d’augmentations de taxes, d’une réforme de l’impôt et de la baisse des dépenses publiques (dont salaires et retraites), mais il semblerait qu’elles n’aient pas suffit.
Travailler dur pour gagner moins, tel est en substance le message du Premier Ministre, qui ne semble pas avoir l’oreille de toute la population, dont une partie s’affiche ouvertement contre les mesures d’austérités. Pieds de nez aux autorités grecques et comble de l’absurdité, c’est précisemment sur la façade du ministère des finances qu’a été déroulée une banderole sur laquelle est inscrite :
« Organisez-vous pour lutter pour un renversement. Grève générale. »
Sans nul doute ce nouveau plan d’urgence est-il appelé à être couronné de succès, puisqu’une nouvelle fois la Grèce est sauvée. Ce ne sera jamais que la troisième réunion de crise (si je compte bien) après février 2010 , mai 2010, et dernière en date juin 2011, à l’issue de laquelle le président de l’Eurogroupe(*) déclare la main sur le coeur que :
« Sur cette base, il est évident qu’il n’y aura pas de sortie de la Grèce de la zone euro, qu’il n’y aura pas de défaut. La Grèce va remplir pleinement ses obligations. »
On le croit sur parole, qui a parlé de méthode Coué ?
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(*) Autorité non élue disposant de tous les pouvoirs pour dilapider anticonstitutionnellement les deniers publics sans avoir à rendre de comptes à personne.