30 ans après le début de l'épidémie mondiale de sida, alors que le président américain Barack Obama appelle la communauté internationale à se remobiliser dans sa lutte contre le sida, l'ONUSIDA estime de son côté à 34 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH et à près de 30 millions le nombre de personnes décédées de causes liées au sida depuis le premier cas, en 1981. 6,6 millions le seraient maintenant sous traitement antirétroviral dans les pays à revenu faible ou intermédiaire soit 22 fois plus qu'en 2001. 1,4 million de personnes auraient été mises sous antirétroviraux en 2010 dont 420.000 enfants au moins soit une augmentation de 50 % en 3 ans des enfants traités.
« Nous devons investir pour accélérer l'accès au traitement du VIH et découvrir de nouvelles thérapies » appelle Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Le traitement antirétroviral stoppe aussi les nouvelles infections à VIH chez les hommes, les femmes et les enfants ».
La prévention progresse,
· par l'accès au TARV: Les résultats de l'essai HPTN052 conclut qu'une personne vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral efficace réduit son risque de transmission au partenaire de 96 %.
· Par l'éducation et la réduction des comportements sexuels à risque: Ce rapport révèle que les gens ont commencé à adopter des comportements sexuels à moindre risque, ce qui traduit l'impact des efforts de prévention du VIH et de sensibilisation au virus. Cependant, les jeunes femmes sont les moins informées et représentent plus de 60% de tous les jeunes vivant avec le VIH et jusqu'à, en Afrique subsaharienne 72%, selon l'Unicef et son récent rapport mondial sur la prévention du VIH. Car les jeunes femmes et les adolescentes font toujours face à un risque anormalement élevé d'infection du à la vulnérabilité biologique, à l'inégalité et à l'exclusion sociale.
· Par la PTME (Prévention de la transmission mère-enfant): grâce à la mise sous traitement antirétroviral pendant la grossesse, l'accouchement et l'allaitement au sein. Le nombre d'enfants nouvellement infectés par le VIH en 2009 a été réduit de 26 % vs 2001. Alors que 31 pays utilisent toujours d'anciens schémas thérapeutiques, l'Onusida invite instamment tous les à réviser leurs directives de traitement et à passer aux schémas optimaux recommandés par l'OMS.
Mais des obstacles subsistent.
L'accès au traitement antirétroviral demeure très insuffisant. À la fin 2010, 9 millions de personnes admissibles au traitement n'y avaient toujours pas accès. Les enfants ont un accès plus limité au traitement que les adultes – 28 % seulement des enfants admissibles recevaient un traitement antirétroviral en 2009 (contre une couverture de 36 % pour les personnes de tous âges).
Le nombre total de nouvelles infections reste élevé – à 7 000 environ par jour.
Les populations exposées à un risque accru d'infection à VIH – les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes qui consomment des drogues injectables, les professionnel(le)s du sexe et leurs clients, et les transgenres –marquent une prévalence plus élevée que celle des autres groupes de population. Cela est lié à un accès à l'éducation, à la prévention et au traitement insuffisant et à l'absence, dans de nombreux pays de campagnes ciblées sur les groupes à risque.
Les fonds diminuent: Si les investissements engagés dans la riposte au VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ont été multipliés par presque 10 entre 2001 et 2009, passant de US$ 1,6 milliard à US$ 15,9 milliards les ressources internationales consacrées à la lutte contre le VIH ont diminué en 2010. Selon l'Onusida, le budget 2011 marque un déficit de 6 milliards de $...
Source: ONUSIDA- Rapport ”Le sida 30 ans après : un tournant pour les nations”