Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy a été élu Président. 5 ans qu'il ne pensait qu'à ça. Que son ascension stratégique ne lui laissait aucun doute, malgré les coups bas et les embuscades de ses ennemis, Jacques Chirac et Dominique de Villepin. L'Affaire Cleastream comme l'élection d'un autre à la présidence de l'UMP aurait pû avoir raison de sa candidature. Le départ de Cécilia également. Mais le 6 mai 2007 au soir, malgré les péripéties politicardes et sentimentales, il se retrouve seul, amer de n'avoir pas su retenir sa femme, qui ne refait même pas surface pour aller voter pour lui devant les caméras. Mais il est élu."La conquête", c'est un film à caractère très biographique (malgré l'avertissement qui précise que c'est une fiction) qui retrace les 5 années précédant l'élection de Sarkozy, avec un entourage incarné par des acteurs qui se sont efforcés de les mimer dans les attitudes et les intonations. Parfois trop peut-être ? Si Rachida Dati (Saida Jawad), Cécilia Sarkozy (Florence Pernel), Claude Guéant (Hippolyte Girardot), Dominique de Villepin (Samuel Labarthe) sont au poil - d'après l'idée que je m'en fait sans les connaître personnellement, évidemment... - les rôles de Chirac et Sarkozy m'ont parfois donné l'impression d'assister à la Semaine des Guignols à cause de leur phrasé. S'il est vraiment ainsi, cela doit être insupportable pour leurs entourages respectifs !
Il a souvent été reproché à ce film d'avoir voulu humaniser le personnage de Nicolas Sarkozy, mais il n'en a pas été ainsi pour moi. Au contraire, il reste un homme assoiffé de pouvoir déraisonnablement, s'adressant aux gens quasiment uniquement par intérêt, stratégie. Etant cynique et aimant ce milieu de requins. Qu'il soit trompé par sa femme ne m'a pas du tout inspiré de pitié, d'autant plus que cette dernière accepte de faire de grandes concessions, de revenir, tout cela pour ne pas mettre en péril sa conquête du pouvoir, fruit de longues années stratégiques pour lesquelles elle s'est grandement impliquée.Une biographie bof bof, avec heureusement de bons acteurs et des dialogues à couteaux tirés (entre Chirac et Sarkozy, Villepin et Sarkozy) plein de cynisme, de haine, de déférence feinte. Il apparaît que cette conquête les a affaibli tous trois, les conduisant à des bassesses hargneuses.L'avis de Yohan, convaincu - Livres et cinémaL'avis de Rob Gordon, très déçu - Toujours raison