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Ecole : logique d'Etat !

Par Laporteplume
Ecole : logique d'Etat !
Voilà quelques semaines, un classement international constatait la grande détresse de l’enseignement français actuel. Très loin derrière d’autres pays européens qui, pourtant, ne roulent pas des mécaniques et ne donnent pas de leçons perpétuelles à la planète entière, les résultats de nos établissements d’enseignement font triste mine dans les bas-fonds du classement.
Ce classement complétait un rapport, national cette fois, qui mettait en évidence le taux galopant de l’illettrisme dans notre pays, en même temps que la misère des écoles publiques reléguées loin derrière les écoles privées dont chacun sait qu’elles accueillent, entre autres et de préférence, les enfants de nos princes de la République, ministres, sous-ministres, hauts et moyens fonctionnaires, parle-ment-taire (s) de Paris, de Strasbourg, et d’ailleurs, diplomates, et chargés de mission de tout poil… tous bien nourris des cantines d’un système monarchique luxuriant.
Or, au même moment, notre ministre de l’Éducation nationale (directement inspiré des méthodes pédagogico-politiques états-uniennes – il vient de là-bas !) annonçait, avec une force de conviction propre ( ?!?) à tenter de persuader un peuple qui, pourtant, en a vu et entendu d’autres, que la rentrée prochaine verrait la suppression de 16 000 postes d’enseignants, et la fermeture de 1 500 classes dans le primaire à la rentrée 2011.
Or, au même moment encore, le ministère du même ministre formé par les Jésuites révélait que le nombre d’enfants scolarisés dans ce même primaire, augmentera à cette même rentrée 2011 de… 4 900 !
Et, au même moment enfin, ce ministère adepte du « néolibéralisme »-école de Chicago, informait le pays qu’il confiait le recrutement d’un nombre important de professeurs aux services de « Pôle emploi ». Résultat : sans préparation aucune pour une mission essentielle et hautement redoutable aujourd’hui, les chômeurs pourront ainsi devenir les maîtres de nos enfants, les guides des générations futures, mais aussi et surtout, des serfs nouveaux, taillables, corvéables et révocables à merci, des travailleurs précaires privés des accompagnements sociaux attachés à la fonction, des bêtes de somme chargées de préparer nos jeunes à une vie de… bêtes de somme !
En voilà, une logique qu’elle est admirable (nouveau style oratoire de nombre de nos élus visant, selon certains d’entre eux, à être enfin compris par les citoyens ordinaires que nous sommes !)… N’est-elle pas ?
En constatant que nous vivons le pire, et choisissant en même temps de l’aggraver, que font donc nos bien-aimés princes locataires à titre gracieux des palais nationaux ?
Ils appliquent les préceptes de leur modèle de prétendu « homme d’État » (homme d’église comme je suis danseuse étoile à l’Opéra), Richelieu, qui écrivait, dans son Testament politique :
Comme la connaissance des lettres est tout à fait nécessaire en une république, il est certain qu’elles ne doivent pas être indifféremment enseignées à tout le monde. Ainsi qu’un corps qui aurait des yeux en toutes ses parties serait monstrueux, de même un Etat le serait-il si tous ses sujets étaient savants ; on y verrait aussi peu d’obéissance que l’orgueil et la présomption y seraient ordinaires.
Le commerce des lettres bannirait absolument celui de la marchandise, qui comble les Etats de richesses, ruinerait l’agriculture, vraie mère nourrice des peuples, et déserterait en peu de temps la pépinière des soldats qui s’élèvent plutôt dans la rudesse de l’ignorance que dans la politique des sciences. Enfin il remplirait la France de chicaneurs plus propres à ruiner les familles particulières et à troubler le repos public qu’à procurer aucun bien aux États.

Autrement dit : pour qu’un État soit facilement gouvernable, il lui faut un peuple… illettré et inculte !
Trois cent cinquante ans après sa publication, voici mise en application cette criminelle recommandation !
Sont-ils devenus fous ?
Non ! Accros à leurs prébendes, châteaux, avions, indemnités, appartements de fonction, vacances gratuites en Tunisie, Lybie, Egypte, sur des yachts et… à Marrakech, à leur retraite dorée, reconversion garantie, immunité parlementaire, jetons de présence, revenus d’actions (pas toujours belles ni bonnes !), avantages en nature souvent contre nature… à leur confort de femmes (peu) et d’hommes (beaucoup) de la… « France d’en haut ». Accros à ce gâteau qu’ils entendent réserver à leur seul insatiable appétit !
Il est des addictions que nul médicament ne peut guérir, sauf… l’école républicaine !
Plutôt que la ruiner, ils feraient mieux d'y retourner. Là, au moins, sur ses bancs plutôt que ceux du fameux (fumeux ?) parle-ment, s'enseignait hier encore la morale citoyenne !
Ne pas réagir, c'est être complices !
Les générations futures sauront nous le rappeler, à leur manière, même brutale. Et elles auront raison.
Parce que, en 2011, par paresse ou veulerie, nous aurons trop vite et trop facilement accepté... l'inacceptable !
Salut et Fraternité.
Ecole : logique d'Etat !

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