Pour les enseignants, il y a des connaissances qui renvoient à des faits fossilisés, pour lesquels nul ne peut venir contester les affirmations, les suppositions : il en va ainsi des plus anciens temps de l'Histoire pour lesquels les spécialistes sont même peu nombreux, les conflits rares. L'Histoire ENSEIGNEE est contemporaine de l'HISTOIRE ACTUELLE, en cours d'élaboration, et dont une part essentielle dépend de tout le passé récent. Par exemple, pour l'Histoire de la France du début du 21ème siècle, et notamment pour son Histoire politique, il est nécessaire de faire des références précises à des personnalités, des courants politiques, des partis, qui existent vraiment, qui parlent, agissent. Il en va ainsi du FN et de l'extrême-droite. Mais l'extrême-droite n'est pas une partie équivalente aux autres parties : ni par ses "idées", sentiments, intentions, ni par son Histoire. L'extrême-droite européenne, selon chaque pays et selon sa propre diversité dans chaque pays, s'est fracassée par son engagement, soutien, participation, aux pouvoirs fascistes et nazis avant 1939, et pendant la Seconde Guerre Mondiale. Le "racisme" dont on peut lire maints exemples d'affirmations chez des auteurs ou des représentants de l'extrême-droite, notamment française, a été au principe des évènements dramatiques et criminels de la Seconde Guerre Mondiale, et, depuis, fait l'objet d'une universelle condamnation. Les gesticulations et vitupérations du dernier carré des "identitaires" (cf. la note sur la bi-nationalité) ne peuvent rien contre les faits, et contre les connaissances de valeur universelle. Or aujourd'hui des activistes d'extrême-droite mettent en cause un professeur, M. Xavier Verdejo, au motif que, dans son cours, il aurait critiqué cette extrême-droite. "Dans la lettre, Loïc Bouzat, le responsable local du FNJ, qui n'étudie pas dans ce lycée, explique écrire «suite à la sollicitation de plusieurs élèves de (l')établissement» et affirme avoir été «informé à plusieurs reprises» de propos tenus «diffamants et insultants à l'égard du Front national» tenus «durant ses cours». «Sous prétexte de contextes historiques, d'amalgames et de confusions, il diffuse une propagande politique, certes conforme avec ses engagements politiques, mais pas avec la réalité, ni avec son obligation de neutralité due à son métier», écrit-il, en demandant au proviseur d'«intervenir». Contacté par Mediapart, Xavier Verdejo, le professeur, raconte: «C'était un cours sur la IVe et la Ve République dans lequel j'évoquais la montée des extrêmes, le poujadisme. J'ai expliqué le parcours de Jean-Marie Le Pen, son action durant la guerre d'Algérie, la création du FN, sa carrière de député. J'ai parlé du “détail de l'histoire” en reprenant sa citation exacte. Des choses classiques, tout à fait conformes au programme! Cela n'a déclenché aucune réaction durant le cours.» «Je n'allais pas traverstir l'histoire du FN pour leur faire plaisir!», rétorque Xavier Verdejo qui dénonce une «tentative d'intimidation du FN» et note que c'est «à sa connaissance la première fois qu'un parti politique fait irruption dans une salle de classe.» Le professeur a reçu le soutien de nombreux collègues, ainsi que d'historiens comme Jacques Giraud et Rémy Pech. Dans un email de soutien que s'est procuré Mediapart, celui-ci se dit «prêt à dégainer» «s'il faut prendre des initiatives publiques».
Le 27 mai, tous les élèves de la classe en question ont, à leur propre initiative, rédigé une lettre de soutien à leur professeur (ci-dessous – pour respecter l'anonymat des élèves, leurs signatures ont été retirées):
Le proviseur du lycée a vivement défendu l'enseignant, «un homme apprécié et attentif, profondément humain et toujours présent dans les moments durs», «soutenu par l’ensemble de ses collègues». Il a également rappelé que son établissement «s'inscrit pleinement dans les règles qui régissent le service public d'éducation, principes de neutralité et de laïcité». Xavier Verdejo a consulté son avocat le 26 mai pour entamer une procédure et compte «porter plainte».
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Avec sa nouvelle présidente, le FN est engagé dans une démarche de relooking de type marketing, mais l'Histoire est têtue. Elle a beau dénoncer celles et ceux qui ont trahi la France entre 1940 et 1944, mais le Pétainisme était une émanation de l'extrême-droite économique et idéologique, la plupart de ses représentants et de ses criminels (Jean Filliol) en étaient issus, et après la guerre, les survivants de celle-ci ont continué à honorer la mémoire de ces désormais qualifiés de "traîtres".
Les cours d'Histoire ne peuvent être modifiés, édulcorés et pire même, falsifiés, pour faire plaisir à des représentants ulcérés. Ils prouvent par là même que les prétendus "changements" du FN ne sont que pure facade. Sinon, ils doivent s'expliquer sur cette Histoire si honteuse.