À peine rentré de mon escapade avec Zach, me voici que je fus déjà reparti dans les préparatifs pour une nouvelle aventure. Tout le monde m’avait fortement conseillé de prendre un GPS de randonnée, puisqu’il fallait sortir du sentier balisé pour accéder aux falaises. Un peu sceptique, mais d’un autre côté, je n’avais pas de carte de l’endroit et les coordonnées GPS des descentes en rappel étaient indiquées pour les différents accès aux voies (le bonheur). Un ami m’avait par ailleurs laissé le sien cette année, ne pas le prendre aurait vraiment été idiot. Ce fut au final plus utile pour savoir ou garer la voiture que pour trouver notre chemin.
Maudites indications ! Le topo disait de se garer devant une barrière, c’est bon elle était devant nous. Bien qu’il fit nuit noire, je reconnus l’endroit ou deux ans auparavant, nous étions venus dans l’espoir de faire une randonnée avec les collègues du club de rafting. Mais sans succès, car la personne qui nous emmenait n’a jamais trouve le chemin.
Bref, après avoir passé la nuit dans le confortable coffre de voiture, nous étions prêts à entreprendre les 3 heures d’approche.
“Après 50m, prenez le chemin qui passe par le pont”
“Mais il est ou ce maudit pont ! Ça ne peut pas être ce rondin de bois quand même”
Le croquis avait beau être peu détaillé, il ne correspondait pas du tout à l’endroit ou nous nous trouvions. Un faux dépare histoire de bien commencer la journée. Ça fait toujours plaisir de se dire, on se lève tôt pour être en avance, et au final on perd une demi-heure dès le début. Bref, de retour en voiture, moins de 500m ont suffi pour que le GPS clignote de nouveau, sonne et s’excite lui aussi, nous étions sur le bon parking, avec une autre barrière qui devait être LE point de repère d’après le topo.
À quoi ça sert d’avoir des vêtements si on peut ne rien faire dedans , PETIIIT BATEAUUU ! Et bim dans la boue, de toute façon, vu que l’on y tombe forcément à un moment ou à un autre, autant y aller de suite à pieds joints. On est en Tasmanie je rappelle.
Histoire de se mettre en jambes dans le conglomérat, aussitôt arrivés, nous sommes partis à la recherche de la descente en rappel d’une voie en 6c en deux longueurs : Raindancer. J’ai réellement failli devenir fou, les coordonnées GPS du haut de la voie étaient en fait celles d’une voie 30m sur la droite. Alors bien sûr, rien ne correspondait, croyant dur comme fer être au bon spot selon le GPS, la description et ce que l’on pouvait voir du dessus étaient faux. Et ni Merlin ni moi n’étions chauds quant à nous tromper de route, puisque toutes les voies autour de Raindancer étaient plutôt aux alentours du 7c, avec une réchappe impossible si l’on arrive pas à finir la voie. Et puis le trafic étant de quelques personnes par an seulement, l’envie de se foirer n’y est pas vraiment! Finalement, on a laissé de coté le GPS, fait cette dalle de 80m, sympa mais pas exceptionnel, puis sommes rentré au « chaud » à la « maison ».
Le surlendemain, levé vers les 530, pour aller dans une grande voie « how hard it can be ?»,23 (À quel point ça sera dur ? 170M d’escalade en 6c+,5c, 6a+,6a,5c,6b+,3. Une approche délicate à traverser des goulets, grimper aux branches, défoncer le bush…
7h30 en haut, 8h45 en bas, mode gazelle de déclencher et 12h30 en haut de la voie ! Ça c’est fait ! D’ailleurs, il valait mieux se dépêcher, le vent était frigorifiant, et mes doigts étaient gelés quasiment tout du long.
Un cadre pour grimper, isolé des « foules tasmaniennes », uniques, grandiose, environ 150-200m au dessus de l’immense lac Huntley, lui-même entouré par ces murailles de roches sur lesquelles nous défions la gravité: la chaine des Tyndalls. Quel bonheur !
De retour sur Hobart, nous sommes partis grimper les jours suivants au mont Wellington, essayer en autre un 7a+, Neon God, histoire de ne pas trop prendre du bide. C’est dur les vacances !