Titre : Les matins de Jénine
Edition : Médiaplus éditions (pour la présente édition, édition algérienne) 2008 (422pages)
Quatrième de couverture : « Les Matins de Jénine est né du conflit politique le plus inextricable du siècle. En 1948, l’année de la naissance d’Israël, la famille d’Hassan et de Dalia, Palestiniens soudés à la terre de leurs ancêtres dans le village d’Ein Hod, vit au rythme des récoltes d’olives. Mais leur destin bascule le jour où Ismaïl, leur petit second, est enlevé par Moshe et Jolanta, un couple d’Israéliens en mal d’enfants. Rebaptisé David, Ismaïl est élevé dans l’ignorance de ses véritables origines et dans la haine des Arabes. Le restant de sa famille, dépossédé et chassé de ses terres, est dirigé vers les tentes fragiles et vulnérables des camps réfugiés. Quand et comment Ismaïl pourra-t-il retrouver les siens, son frère Youssef, nourri par la haine issue de l’injustice et de la misère, puis tenté par la folie du terrorisme ? Et sa soeur Amal, qui, établie aux Etats-Unis et vivant le » rêve américain « , reste toujours hantée par l’amour de parents trop tôt disparus et le regret d’avoir fui sa Palestine ?. Tiré de la longue page d’histoire des relations israélo-arabes, ce bouleversant roman sur trois générations d’une famille palestinienne éclaire d’une lumière intimiste mais impitoyable deux peuples prisonniers d’une spirale infernale en attente d’aubes qui chantent »
Dans un style très accessible, Susan Abulhawa nous fait vivre à travers cette histoire, la création de l’état d’Israël, et à travers elle, le bouleversement que subissent les palestiniens, et d’une famille en particulier.
Cette fiction historique, bien qu’imaginaire, s’inspire pourtant d’une réalité douloureuse, du conflit le plus inextricable de l’ère actuelle. Certains disent que le règlement du conflit isréalo-palestinien coïncidera avec la fin du monde…
Se basant sur des souvenirs d’enfance, et après des recherches actives dans divers archives, les faits historiques sont d’une fidélité scientifique. La vie quotidienne des palestiniens dans les camps de réfugiés, ainsi que les évènements tels que les mariages, les naissances et les circoncisions ne s’arrêtent pas pour autant. Dans une survivance improbable, la vie tente vainement de continuer dans l’espoir d’un avenir lointain et illusoire. L’espoir est là, mais il n’est pas dupe. Les illusions n’ont guère le temps de se former, un obus est vite arrivé pour le détruire. Et ce qui a mis neufs mois à se former, une main puissante et voleuse est vite passé le prendre, allant jusqu’à demander la monnaie, ou tout simplement crier au voleur.
Loin de vouloir faire le procès des israéliens, mais peut être celui de l’état d’Israël, l’auteur a tenté ici de nous faire vivre cette confrontation entre israéliens et palestiniens depuis 1948.
Ce livre m’a bien ému. En le fermant, je n’ai pas vraiment de ressentiments contre l’israélien lambda. Je suis même capable de m’en faire un ami, chose qui est totalement impensable chez moi en Algérie. Pour ce qui est de l’état Israélien par contre, je suis désolé qu’il soit ainsi, si seulement pouvait-il être plus humain. Je ne dis pas que les palestiniens soient des anges. Dans ce conflit, tout le monde pense qu’il a raison, et que l’autre a tort. Cela conduit à bien des agissements extrémistes et inhumains, mais il faut s’avouer que, vu sa force, elle ne peut pas être que la pauvre victime.
Dans ce billet, je ne voulais pas sortir du cadre littéraire de cette œuvre, mais je n’ai pas pu. Je ne suis pas antisémite, et n’éprouve aucune haine envers aucun juif. Personnellement, je n’en connais aucun. Mais il faut avoir le courage de dire, qu’Israël est bien la méchante dans ce conflit. Et je peux même qualifier cet état d’irrespectueux envers les droits de l’homme. Je sais, par exemple, je ne suis pas d’accord avec toutes les idées du Hamas, et si l’on cherche bien, on trouvera bien parmi les palestiniens des personnes que l’on ne qualifiera pas d’anges, mais se borner à voir en Israël qu’une pauvre victime, et ne pas la remettre en place, ne pas la dénoncer, et surtout ne pas sanctionner ses agissements, relève de la complicité. Viendra le jour où on parlera des agissements israéliens, comme on parle actuellement de l’Holocauste faite par les nazis. Et je continue de préciser, je ne confonds pas juifs et israéliens en tant que personne, avec l’état israélien, tout comme on ne fait pas la confusion entre allemands et nazis du III Reich.
Susan Abulhawa est née en 1967 en Palestine, de parents réfugiés de la guerre des Six-Jours. Élevée au Koweït, en Jordanie et dans la partie occupée de Jérusalem-Est, elle vit maintenant aux Etats-Unis. Les Matins de Jénine est son premier roman ; il vient de remporter le Best Books Award 2007 dans la catégorie Fiction historique.
Cette lecture rentre dans le cadre du challenge Tour du monde, organisé par Livresque
Pays N°22: Palestine
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