Un vélo blanc en hommage à un cycliste fauché.
Je suis passée longtemps devant celui-ci avant de comprendreJe ne sais pas comment ce rite mortuaire moderne est apparu. Sans doute que des amis ou de la famille a commencé à la mort d'un proche, et puis que d'autres ont suivi. Ce rite pour les cyclistes décédés sur la chaussée me semble bien établi. En me baladant dans Berlin, je suis presque effrayée maintenant d'en voir autant. Parfois certains disparaissent au bout de quelques mois mais leur nombre est impressionnant. Ces vélos immobiles et discrets me rappellent que la mort n'est jamais loin, qu'un cycliste est vulnérable, même dans une ville où les aménagements urbains sont pensés pour les piétons et les cyclistes et où les pistes cyclables sont partout. Alors, cher passant berlinois, regarde bien ces vélos blancs qui nous disent au détour d'un carrefour l'éphémère de notre condition humaine.
