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1- Je n’y crois plus

Par Pantsavarts

- Je n’y crois plus.

Le whisky tournait sans fin dans le verre. Assis, il posait son regard dans ce louvoiement circulaire.

-Je n’y crois plus.

-Tu devrais être un peu plus positif. Tu mets Elisabeth de coté me semble.

-Elisa ? comme tu plaisantes bien. Elle est venue, elle m’a sortie de la mort déprogrammée, et sentant qu’il n’y avait peut être plus d’avenir, elle s’est mise en position de fuite, sur une ligne en bordures d’amertume qui venait. Elle est venue dans mon malaise, m’a suivi chez les médecins, m’a supporté même dans mes enfantillages, m’a regardé la caresser avec toujours un petit sourire en coin. Tu y vois de l’amour toi ? non je m’exprime mal, tu n’y vois que de l’amour toi ?

- Oui, momentané, intense mais oui c’était de l’amour. Tel que je le vois, tel que je l’ai vu, avec ces effets là sur toi. Et puis vrai je te comprends, oui je te comprends mon frère… Ta maladie t’a poussé un peu loin, loin de tout. Et hop oui, dommage que Pascale s’en soit lassée, dommage qu’elle aussi ai eu besoin de prendre ce large où tu partais, elle t’a suivi en fait, mais dans la fuite chacun prend une route solitaire. Et depuis tu débordes d’amertume sur la vie. Pourtant tu es guéri ! Ne l’oublie pas, tout cela n’est rien finalement au regard de la vie qui te prend, qui te revient.

Deux doigts battant sur le fauteuil, deux doigts au bout d’une main blanche. Un fauteuil oui, un de ces club en cuir noir, où Olly aimait à se poser. Autour de la table basse sur laquelle s’agite à peine une bouteille avec un reste de Talisker, à l’autre bout de laquelle se tend un grand canapé d’angle, adossé à un mur noir.

Et au bout de cette blanche main, un bras, un buste, un corps doté d’une tête barbue. De ces barbes de trois jours si dures à être elles-même. Toujours à se ressembler tout en se voulant changeant, changé. Toujours après, docile à ce vent d’espoir que l’on s’imagine parfois devant le lavabo de la salle de bain quand on tend le rasoir pour faire oeuvre. Olly avait une petite quarantaine, un regard toujours un peu lointain. Cherchant toujours les réponses ailleurs au loin plutôt qu’en lui même.

- Pascale, Elisa… Oui tu vois, je suis guéri, guéri de tout, même de ce que tu oses nommer de l’amour. Je guéris et je finis tout seul. Bon vrai que j’ai un rien déconné dans mon délire dépressif. Bon vrai que Pascale avait plus que de bonnes raisons de me laisser. Vrai que du coté d’Elisa les choses n’étaient pas simples pour elle. Alors elle a fait son choix, pour elle avant tout, ne sachant pas trop si elle pouvait compter sur moi, sur un avenir avec moi dedans…

à suivre…


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