Ce n'est non plus le secrétaire général de la présidence de la République. Mais, deux ministres. Edgar Alain Mebe Ngo'o de la Défense et Michel Zoa des Sports et de l'éducation physique. Ce mercredi 1er juin 2011, ils sont bien encadrés par trois généraux de l'armée et une bonne brochette d'autres officiers. Ce sont les « envoyés » du Président de la République. Edgar Alain Mebe Ngo'o ne manque pas de le signaler, à maintes reprises, dans son allocution circonstancielle qui intervient après les interventions de Françoise Foning, maire de la commune d'arrondissement de Douala V et Fritz Ntoné Ntoné, délégué du gouvernement auprès de la Cud. Le Mindef profite également de l'occasion pour expliquer pourquoi le Chef de l'Etat a confié ce projet aux forces de défense, notamment au génie militaire de Douala largement félicité pour le chef-d'œuvre.
Pour le reste, c'est une mise en garde. A l'endroit notamment des amateurs du désordre et du vandalisme qui ont plongé le parcours Vita dans un état de délabrement avancé. « On ne veut plus assister à la seconde mort du parcours Vita », prévient Edgar Alain Mebe Ngo'o. « Les forces de défense et de sécurité s'investiront pleinement pour assurer la sécurité des installations et du site », assure d'un ton martial le Mindef. Coupant directement l'appétit à tous ceux qui pensaient qu'après la rétrocession, les éléments du lieutenant colonel Jackson Kamgain quitteront le site. Erreur ! « Nous resterons bel et bien là, car d'autres travaux vont se poursuivre. Vous avez écouté le Mindef, on doit assurer la sécurité des installations », réagit-t-il. Pour la sécurité, c'est d'abord pour un souci d'efficacité que le chef de l'État a voulu confier ce chantier au génie militaire de Douala.
Poste de police
Sur ce plan, le génie militaire n'a pas lésiné sur les moyens. Un poste de police réalisé sous la forme de tourelle avec toilettes, mirador et terrasse a été construit juste à l'entrée du parcours. C'est ici que vont veiller, nuits et jours, les forces de défense et de sécurité dont parle Mebe Ngo'o. Pour garder l'œil sur la piste longue de 2 700 mètres une moto modèle tricycle a été prévue par le génie militaire. Dans l'ensemble, le Parcours Vita de Douala a maintenant fière allure. Une imposante clôture peinte aux couleurs beige, orange et marron, et joliment décorée frappe à première vue. Cette clôture en béton est chapeautée de fils barbelés. Elle entoure tout le parcours estimé à 37,8 hectares. Une épaisse couche de gravier recouvre le sol, de l'entrée jusque dans la grande cour intérieure. Le concept traditionnel du parcours Vita qui était une piste de sport a été modernisé. « Il devient désormais un parc récréatif centré sur la famille », oriente Jackson Kamgain qui préfère désormais l'expression «Parcours Vita new look ».
En effet, on y retrouve une aire de jeu pour enfants composée de manèges et d'obstacles, une place centrale avec jardin et bancs publics disposés autour d'un monument, un podium accessible aux personnes handicapées. « Ce podium permet l'organisation des concerts et autres spectacles à l'américaine auxquels pourraient assister environ 5 000 personnes », souligne Jackson Kamgain.
Beauté
Tout à côté, trône le bâtiment administratif, revêtu de peinture jaune. L'édifice abrite notamment le bureau du coordonnateur du parcours, une infirmerie, une salle de massage, des vestiaires et une salle polyvalente. La piste de 2700 mètres a été entièrement rénovée avec du gravier. Elle comporte 20 obstacles et ateliers sur lesquels sont disposés des panneaux décrivant les exercices. Les autres innovations sont entre autres les aires de jeux (basket-ball, volley-ball, handball, lawn-tennis, football jeunes), un coin de restauration avec terrasse, un coin marchand, un éclairage public le long de la piste.
Rien à voir avec l'ancien site. En effet, inauguré en juin 1990, cet espace état déjà dans un état de décrépitude largement avancé. Un site broussailleux, boueux et lugubre il y a un an où les amateurs de reptiles, de gibier et de poisson venaient soulager leurs instincts. Désormais, c'est le jour et a nuit. Le site a été transformé. Relooké. Et resplendit de beauté. Le génie militaire a démarré les travaux de réhabilitation le 7 juin 2010. « Pour mener à bien cette mission, nous avons mobilisé notre matériel, ainsi que des hommes qui ont travaillé sans arrêt pendant 180 jours y compris les samedis, dimanches et jours fériés », explique Jackson Kamgain. On apprend également que le génie militaire a eu recours à une main d'œuvre d'appoint recrutée sur place et composée de 250 civils. Au cours de son intervention, Michel Zoah a promis de travailler en étroite collaboration avec la Cud, afin de « voir » la norme appropriée pour gérer au mieux le parcours. Le Minsep a également promis un gymnase. Cette réouverture vient ainsi libérer les populations de Douala V qui attendaient avec impatience cet acte, après plusieurs fausses alertes dont la dernière remonte à mars 2011. En tout cas, cette fois-ci a été la bonne.