Les mots de la bibliophilie: les gravures à la poupée.

Par Hugues
Amis Bibliophiles bonjour,La gravure à la poupée apparaît à la fin du 18ème siècle. Jusque là, pour colorer une gravure, on utilisait l'aquarelle mais en 1765 le graveur vénitien Bartolozzi met en oeuvre un nouveau procédé pour ses gravures au pointillé.

Oeuvres Poissardes - Vadé - 1796 - 300 ex.

Le Dictionnaire Encyclopédique du Livre (T. III, "poupée", A.N.) décrit précisément le procédé de cette façon: il "consiste à déposer sur une seule plaque gravée la quantité d'encre nécessaire au remplissage des tailles pour chacune des couleurs. On utilise une poupée par couleur. Après essuyage de l'excédent d'encre, le tirage s'effectue en un seul passage sous presse, comme on le fait d'un tirage en une couleur unique"..."la difficulté tient à ce qu'il faut éviter de mélanger les encres entre elles lors de l'essuyage".

Oeuvres Poissardes - Vadé - 1796 - 300 ex.

Oeuvres Poissardes - Vadé - 1796 - 300 ex.

Pierre-Joseph Redouté utilisa cette technique pour certaines planches de l'Expédition d'Egypte et pour sa célèbre Monographie des Roses.

Oeuvres Poissardes - Vadé - 1796 - 300 ex.

Une série d'ouvrages en grand format (on comprend aisément pourquoi) sortis des presses des Didot et dont certains furent édités par Defer de Maisonneuve sont également fort connus pour être de très beaux exemples, ainsi les Oeuvres Poissardes de Vadé (1796), Les Amour de Psyché et de Cupidon ( 1797 et autres), Galatée, La mort d'Abel ou encore le Paradis Perdu.

Les Amours de Psyché et de Cupidon - Didot - 1797

Les Amours de Psyché et de Cupidon - Didot - 1797

Les Amours de Psyché et de Cupidon - Didot - 1797

Tirés en petite série, souvent sur grand papier, ces ouvrages sont aujourd'hui recherchés pour l'éclatante beauté de ces planches coloriées.H