Murakami © Sarbacane - 2011
« Papa » est un japonais ordinaire, la cinquantaine et père de famille. Une vie banale, rangée et une petite fille à qui il offre un jour un jeune chiot. Elle l’appelle « Happy ». Les années passent, l’enfant grandi, l’épouse s’éloigne de jour en jour jusqu’à ce qu’elle demande de divorce. Papa est surpris, il n’avait pas anticipé cette séparation. Maman lui explique que son côté renfrogné, son chômage et sa maladie sont trop lourds à gérer au quotidien. Alors, vu qu’il lui a toujours dit « fait ce que tu dois faire » au moment où elle devait prendre des décisions importantes, cette fois, elle ne consulte même pas. Elle prend la décision, elle est sans appel.
« Papa » se retrouve alors dans un logement presque vide, trop onéreux pour lui et dans l’impossibilité de trouver un autre pied-à-terre. Il entasse les quelques affaires que sa femme lui a laissées, fait monter Happy et prend la direction du Sud où, il en est certain, il parviendra plus facilement à trouver un bailleur qui accepte un locataire avec un animal domestique. Il part vers l’Aventure…
La seconde nouvelle nous emmène aux côtés d’Okutsu, un jeune assistant social à qui revient la responsabilité de retrouver l’identité d’un cadavre et de lui organiser des funérailles décentes. D’ordinaire très distant et détaché des situations qu’il rencontre, Okutsu va s’investir outre mesure dans la recherche d’identité de cet homme mort depuis plus d’un an. Le fait que le cadavre d’un chien a été découvert aux côtés de l’homme fait rejaillir souvenirs et nostalgie.
Une réflexion sur la fidélité, l’attachement et le rapport à l’Autre, qu’il soit homme ou animal.
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Merci Jérôme, merci pour l’album et la découverte ! Jolie petite claque que tu m’as fait prendre là ^^
Avec cet album, Takashi Murakami s’est essayé à un nouveau format de publication, de type « roman graphique » (l’auteur a déjà réalisé neuf séries qui ne sont pas traduites en français). Essai réussi pour ce manga. Malgré la chronique de Jérôme, j’ai eu des appréhensions après quelques pages de lecture. Pourtant, j’avais gardé en mémoire que le ton faussement naïf de cet album pouvait surprendre, mais je n’ai pu m’empêcher d’être assez sceptique sur le fait que j’allais pouvoir y adhérer.Force est de constater que je n’ai pas senti le coup venir et que « Papa » est un personnage attachant. Sa bonhommie est agréable à côtoyer et la présence de deux narrateurs, l’homme et le chien, donne une note tout à fait originale à cet album. On dispose ainsi d’un double niveau de lecture : un homme qui monologue et partage sa philosophie de la vie avec son fidèle compagnon, un chien qui s’interroge sur son ressenti et le quotidien avec son maître. L’ambiance est sereine et l’errance de ces deux personnages est captivante. Une tonalité narrative proche du Journal d’une disparition d’Ideo Azuma dans un premier temps (même type de graphique même type d’humour quoique plus épuré et moins sarcastique) et un scénario rendu bruyant via la présence de nombreuses onomatopées. Et puis, soudain, l’apparition d’une atmosphère nouvelle au bout d’une cinquantaine de pages. Par quel effet subtil l’auteur parvient soudain à changer le rythme et ainsi donner une intonation différente à son histoire ? Quoiqu’il en soit, le récit dispose soudain d’une toute autre portée… renforçant le plaisir de lecture et incitant à s’impliquer davantage dans l’histoire et les personnages, au point d’éprouver une forte émotion au moment du dénouement (de la première nouvelle).
Cette dernière aurait plus se suffire à elle-même mais elle est accompagnée d’une seconde tranche de vie. L’auteur a tissé un lien subtil avec l’histoire de « Papa » et, une fois encore, j’ai été satisfaite de ma lecture. Seul grief à l’égard de ce second récit : il est un peu moralisateur.
Conseil de Challenge PAL Sèches
Un album détente et poésie, une réflexion sur l’altruisme et la fidélité. Très sympa !L’avis de Jérome et celui de PaKa.
Le Chien gardien d’étoiles
One shot
Éditeur : Sarbacane
Dessinateur / Scénariste : Takashi MURAKAMI
Dépôt légal : mai 2011
Bulles bulles bulles…
éé
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