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Séries US vs Séries VF : Deux pieds, deux mesures! (2)

Publié le 05 février 2008 par Showshoes
Dans la "série", pourquoi les "séries françaises sont écrites avec les pieds" alors que leurs homologues américaines, elles, semblent écrite avec doigté : deuxième cas d'école."The Sopranos" vs "Mafiosa"


The Sopranos (family redefined)

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The Sopranos  est une série dont, la première saison (12 épisodes), a été  diffusée sur HBO  (l'équivalent  de Canal+, en France) à partir de janvier 1999. Cette série a fait décoller l'audience d'HBO. En osant, présenter des personnages hors du commun (des mafieux) dans un univers somme toute banale (la famille), The Sopranos, a fédéré un nombre croissant de téléspecateurs américains. Plusieurs thèses ont même été écrites, à partir de 2001, sur ce phénomène télévisuel.
The Sopranos a été la révolution télévisuelle que la télé américaine attendait.
La force de HBO est d'avoir su capitaliser sur cette première audace, en laissant libre le créateur de la série, le scénariste David Chase, pour lancer ensuite nombre de séries toujours plus novatrices, les unes que les autres: OZ, Six Feet Under, Sex and the City, etc.
Arrêtons nous maintenant sur le titre de la photo couleur rouge sang:
Le trait est épais, les lettres sont pleines : le titre en impose.

Remarquons la typographie particulière de The Sopranos (family redefined). Le "R"  de Soprano, est un flingue retourné. C'est clair, les Sopranos sont d'origine italienne, le "R" vient juste nous dire qu'il y aura des règlements de compte...  : Origine Italienne + Réglements de compte = La mafia.
Est-ce pour cela que la tagline nous dit : Family redefined ?
La mafia est une affaire de famille, ça on le sait. Maintenant y ajouter redefined, signifie que c'est une famille dont les contours vont bouger et seront redéfinis. Ce qui induit que rien n'est figé... que tout est à écrire et donc à découvrir.
La photo

La photo est sombre, sobre, Noir et Blanc. (beaucoup plus de noir que de blanc) Cette série n'est donc pas une comédie, mais un drame. Notre regard est immédiatement accroché par Tony Soprano. Il n'a rien d'un éphèbe, ni d'une couverture de mode. Il est gros, n'est pas beau, et son regard est menaçant. (du genre, je ne laisserais rien passer, c'est moi le chef). C'est à lui qu'on a à faire. Mais il n'est pas seul sur la photo. Autour de lui, plusieurs personnages.
A sa gauche  (le côté coeur), sa famille : sa femme, sa mère et son neveu.
A sa droite,
(le côté de la raison), une autre femme, brune qui à son index posé contre son menton, une femme qui réfléchit, (elle porte des lunettes) et un vieil homme qui semble regarder Soprano de haut, qui semble donc le juger.
D'emblée la rivalité entre la blonde et la brune est posée. Qui l'emportera, la famille ou la raison ? Ce n'est que dix minutes après le début du premier épisode (dix minutes pendant lesquelles on l'aura vu bastonné à mort un pauvre diable qui n'avait pas remboursé sa dette de 100 $) qu'on aura la réponse.
La brune n'est pas une maîtresse ordinaire... C'est une psy. Une psy que Tony Soprano, notre héros, va consulter parce que ça le gêne aux entournures de devoir flinguer tous ceux qui le dérangent... Je m'arrête là, parce qu'après c'est toute la saison qu'il faudrait commenter...
Versus Mafiosa

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Prenant exemple sur sa grande soeur américaine, Canal + misait sur cette série pour en faire le fer de lance de sa nouvelle programmation. Mafiosa serait leur Sopranos. Enfin c'est comme ça que Canal + l'a vendu à la presse, qui s'en est fait immédiatement l'écho... parce que Canal + a une image moderne. (c'était vrai il y a vingt ans, aujourd'hui, Canal + marche plutôt à côté des clous, côté fiction, j'entends !)
Mafiosa est une série dont la première saison (huit épisodes) a été diffusée à partir du 12 décembre 2006 et s'est arrêté fin 2006. Un Semi échec pour Canal +. La série avait démarré à 15% et avait fini à 8%.

La France aura donc mis presque sept ans pour "copier"  The Sopranos.
Le verbe "copier" est volontairement entre guillemets parce qui si Canal + Fictions rêvait de copier HBO, rêvait de faire un Sopranos à la Française, son auteur, Hugues Pagan, non. D'ailleurs, au moment de la diffusion du premier épisode, Hugues Pagan se glorifiait devant chaque micro tendu, qu'il n'avait jamais regardé  The Sopranos, parce que ce n'était qu'une série américaine de plus !  (Grand mal lui en a pris, il l'aurait vu, il aurait évité nombre d'éceuils...) Bref, revenons à l'affiche de Mafiosa, le clan.

Il est clair qu'il y a un lien visuel entre l'affiche de "The Sopranos" et celle de "Mafiosa'
Du Noir et Blanc et une typo rouge pour le titre. (La copie est donc sous-jacente, n'en déplaise à Hugues Pagan, le créateur de Mafiosa)
Sauf que le Noir et Blanc de Mafiosa n'est pas tranché. Il y a douze variations de gris (du clair  à l'anthracite) qui nuancent d'emblée le propos de la séire. Pas tout à fait une série "noire". Ce qui signifie en langage dramaturgique, pas tout à fait une série dramatique. Pas une comédie non plus, donc quelque chose qui a trait aux moeurs.
Le trait rouge est réservé au titre : Mafiosa, le clan. Ce n'est donc pas une histoire de famille, mais de clan. Lequel ? Vu que le symbole de la corse (son drapeau, en l'occurence) flotte au-dessus du titre, on suppose qu'il s'agit d'un clan corse nationaliste. Mafiosa, le clan serait donc une série politique. Rien à voir avec la famille des Sopranos. La preuve le trait rouge de Mafiosa est simple, et est discrètement repris dans le dessin de l'écharpe de la jeune fille qui est au premier plan.
Ce qui nous fait dire que c'est elle, l'héroïne.
Une héroïne jeune qui tient son pistolet de façon plutôt défensive ( au mieux), ou maladroite (au pire). Car qui menace-t-elle ? Personne, elle ne semble pas viser quique ce soit. Donc c'est qu'elle est sur la défensive.
L'héroine du Clan Mafiosa est donc jeune et inexpérimentée.
Qui l'entoure ?
Côté gauche (coeur) : son frère, une grande baraque qui pose avec un pistolet à la main. Sa mère de coeur (Marisa Berenson). Côté droit (raison), sa nièce et le bras droit de son frère.
Aucun antagonisme dans cette photo : le clan est réuni.
Aucune question sous jacente. Rien...
Les premières séquences du film nous racontent comment l'héroïne jeune avocate corse qui piège à la demande de son oncle, chef du clan, un client, se retrouve à la tête dudit clan. Car pendant sa plaidoierie, patatras, son oncle est abattu par un clan rival. Or c'est elle, qu'il a choisi pour lui succéder, puisqu'il n'a pas eu d'enfant. Et la succession se fait devant notaire....
Ce premier quart d'heure est invraisemblable. Comment croire qu'une succession dans un clan où chacun se déchire pour conserver une parcelle de son pouvoir, puisse se régler devant un notaire.... !
L'invraisemblable qui pointait le bout de son pied (on ne se refait pas !) sur la photo prenait tout son sens dans le premier quart d'heure du premier épisode...
Rien de plus logique finalement, qu'après ça,  l'audience se soit pris les pieds dans le tapis !

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