Hier, Sepp Blatter a été réélu pour un quatrième et dernier mandat à la tête de la FIFA. Il était seul candidat à sa succession après la défection du qatari Bin Hammam. Pourtant, la FIFA a connu des semaines très très difficiles et son image en a beaucoup pâti. Explications
Une image peu reluisante
Cela fait des années que la FIFA est la cible d’importantes critiques concernant notamment l’intégrité de ses dirigeants. L’institution majeure du football est vue comme opaque et corrompue. Ainsi la BBC a sorti un reportage sur l’achat de voix dans l’attribution des Coupes du Monde, de même un livre, Carton Rouge, a souligné les tractations à propos de l’élection d’hier. D’ailleurs aucun démenti n’a été apporté et comme le dit le proverbe « qui ne dit mot consent »…
La guerre Blatter-Bin Hammam
Durant toute la campagne, tous les coups ont été permis et les deux protagonistes n’y sont pas allés de main morte. Le qatari est le dirigeant de la Fédération asiatique et est aussi un ancien allié de Sepp Blatter. Pourtant ce sont les choix d’un troisième homme, un certain Michel Platini, qui ont poussé Bin Hammam à défier Blatter. En effet, Michel Platini a décidé de ne pas y aller pour ne pas se mettre à dos Blatter et pouvoir briguer le prochain mandat. Et comme Blatter a quelques soucis de popularité c’était le moment où jamais pour Bin Hammam. Le meilleur ami d’autrefois est devenu le pire ennemi d’aujourd’hui. Bin Hammam a allumé la première mèche en traitant Blatter d’incompétent… Puis Blatter a demandé l’ouverture d’une enquête contre Bin Hammam et Jack Warner (président de la CONCACAF, fédération de l’Amérique du Nord) pour tentative de fraude : ils auraient essayé d’acheter des voix. Dans la foulée, une enquête est ouverte contre Blatter mais il est blanchi trois jours plus tard… Bonjour l’ambiance.
Le 28 mai, Bin Hammam retire sa candidature et Jack Warner promet de tout déballer. Ce qui est fait le 30 : Blatter aurait fait un « don » d’un million de dollars à la CONCACAF. Dans le même temps il publie un e-mail de Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, qui met en cause l’attribution de la Coupe du Monde au Qatar. La polémique fait rage, Bin Hammam et Warner sont suspendus le temps de l’enquête, de nombreuses fédérations demandent le report de l’élection. Mais finalement elle a bien eu lieue hier. Sepp Blatter est sorti vainqueur, ce qui n’est pas le cas de la FIFA et du monde du football en général.