Critique écrite dans le cadre du Festival de printemps.
Après quinze ans d'absence comme réalisatrice, Jodie Foster revient avec un film mi-réussi, mi-raté, sur un homme en pleine dépression.
Walter Black, devenu chef d'entreprise grâce à un héritage plus que par ses compétences, a perdu le contact avec sa femme Meredith et ses deux fils. Après deux ans de patience, Meredith le met à la porte. Mais Walter trouve un castor en peluche dans une poubelle, y voit une possibilité d'être à nouveau quelqu'un et retourne aussitôt chez lui. Assez rapidement, il va devenir totalement dépendant de sa marionnette, aux dépens de sa femme et de son fils aîné, dont le principal but est de ne pas devenir comme lui.
Si la réalisation du film est assez réussie et si le film s'en sort sur le fond (différence, isolement, dépression, refus de se regarder en face), loin des produits hollywoodiens habituels, Le complexe du castor ne convainc finalement qu'à moitié. A côté d'un récit avec des hauts et des bas, il ne réussit pas à éviter pas des dialogues douteux typiques d'une comédie américaine pour adolescents, un côté gore qu'on aura du mal à comprendre, et une bonne part de ridicule. Reste l'autre histoire du film, plus réussie, de Porter et de Norah, qui cherchent à vivre ensemble leur différence.