Bon Iver, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, est le nom d’un des multiples projets de Justin Vernon, un génie supplémentaire de la musique folk. Il accumule deux dons qui l’élèvent à ce niveau : le don de composer et sa voix. Une voix qui côtoie les anges, à l’aise dans les aigus. Une voix que je voudrais entendre m’accompagner aux portes du paradis si celui-ci veut de moi. A choisir dans ce disque éponyme, je souhaiterais rentrer dans l’eden avec le premier morceau "Perth", une pure merveille. Cette chanson est un monument d’orchestration, composée pour émouvoir. Une chanson en deux temps : l’entrée de la guitare électrique et celle des cuivres. Et si cela ne devait s’arrêter que là mais les compositions suivantes comme "Holocene" ou "Towers" sont de pures pépites. Justin a conçu cet album de manière à ce que chaque chanson, chaque titre évoque un lieu et il est vrai qu’il nous amène exactement là où il veut et toujours dans un endroit merveilleux à l’image de cette petite maison accueillante et paisible loin des nuisances sonores de la vie quotidienne.
J’émettrai seulement deux bémols à ce nouvel album constitué de dièses. D’une part la présence du saxophone. Mais enfin, qu’ont les artistes cette année à vouloir employer cet instrument dans leurs musiques. Laissez le là où il est le mieux, le jazz ! Et d’autre part, le dernier morceau intitulé "Beth/Rest" qui m’a laissé un goût amer. Justin a dit à propos de ce morceau : "C'est clairement le moment où tu reprends ton joint et le rallume." J’ai envie de dire « …pour mieux l’oublier ». Cette dernière a des intonations très eighties et un tantinet kitsch qui ne colle pas avec l’ambiance globale de l’album.
Extrait : Perth