Jeune artiste montant de la scène française, Jérôme Zonder aime l’ultra-précision de la plume et du crayon et la sobriété du noir et blanc. Né en 1974, ce diplômé des Beaux-arts de Paris s’est déjà bâti un univers fort, capable de bousculer son public.
De la mythologie au fait divers, du dessin académique au gribouillage d’enfant, de Dürer à Walt Disney, Jérôme Zonder jette des univers les uns contre les autres dans de grands dessins figuratifs, à l’encre et au graphite, ainsi qu’avec des masques et des figurines, réalisés en papier mâché. Piochant dans une palette graphique qu’il souhaite la plus ample possible, Zonder place le spectateur en face de représentations où coexistent des styles hétérogènes. La première « violence » des dessins est stylistique. Elle disloque toute cohérence sémiologique pour la déglinguer en une fièvre cacographique. S’emparant de symboles iconographiques forts, extraits de l’esthétique nazie, de l’univers de l’enfance et du dessin animé, Zonder revisite ces formes de narration dans ce qu’elles supposent d’innocence (dessins d’enfants, ligne claire) et de cruauté (réalisme, caricature), à travers des mises en scène à la tonalité gore où sexe et barbarie font bon ménage.