La bactérie E. coli dans sa forme bénigne est bien connue de nos équipes sur le terrain et c’est l’un des principaux marqueurs que traquent quotidiennement nos équipes d’eau, assainissement et hygiène. Elle fait partie du panel de test de base que nous réalisons pour évaluer la qualité de l’eau lors de l’installation des puits, des réseaux et des réservoirs. Comme elle est présente dans les intestins des hommes ou des animaux, et donc dans leurs excréments, sa détection dans l’eau est un signe indiscutable de contamination fécale. Ce contact de l’eau avec des matières fécales est lui-même révélateur d’un problème d’étanchéité du système d’assainissement ou de son inexistence pour 40 % de l’humanité.
La mauvaise qualité de l’eau due à un piètre environnement sanitaire est responsable de nombreuses maladies (Gastroentérite, Choléra, Poliomyélite, Hépatite A et E, Fièvre Typhoïde…) et favorise la malnutrition.
Dans les pays en développement, jusqu’à 88% des maladies[1] et plus du tiers des décès dus aux diarrhées sont imputables à l’utilisation d’une eau contaminée par l’activité humaine, en particulier par les excréments
Si toutes les souches E. coli ne sont pas aussi virulentes que celle qui touche actuellement l’Allemagne, il faut rappeler que les diarrhées dues aux maladies hydriques tuent tous les ans 2,2 millions d’adultes et 1,2 millions d’enfants dans le monde[2]. Particulièrement dangereuses pour les personnes vulnérables ou dont l’immunité est amoindrie, elles touchent 14% des enfants de moins de cinq ans.
Les diarrhées[3] sont la première cause de mortalité infantile dans le monde avec la pneumonie.
La cible de l’Objectif du Millénaire pour le Développement[4] relative à l’assainissement ne sera pas atteinte en 2015, alors que c’est un problème de santé publique majeur. Trop souvent tabou, sous financé et sous-prioritisé, l’assainissement est un problème négligé lorsqu’il touche les populations les plus pauvres. « Pour lutter contre la propagation de ces maladies hydriques, des moyens simples et efficaces existent et nos équipes promeuvent quotidiennement auprès des populations : mettre en place des solutions d’assainissement adaptées au milieu (latrines améliorée, réseaux de canalisation et de traitement des déchets…), traitement des eaux de boisson et surtout sensibilisation aux bonnes règles d’hygiène telles que le lavage des mains qui reste la mesure plus efficace, également préconisée par l’Union Européenne dans la gestion de la crise actuelle » témoigne Julien Eyrard, chargé de mission assainissement à Action Contre la Faim.
Pour tout entretien avec Julien Eyrard, chargé de Mission Assainissement - Jean Lapegue Référent Secteur Eau Assainissement Hygiène
Contacts presse
Julia Belusa, + 33 1 43 35 82 22 / [email protected]
Contact urgence et jours fériés : 06 70 01 58 43 / 06 70 01 58 34
[1] OMS, 2010
[2] OMS, 2010
[3] Essentiellement la gastroentérite
[4] Objectif N°7, cible 7C