L’affaire a été révélée hier par Google dans une note publiée sur le blog de Gmail. En effet, Google soupçonne la Chine, et plus particulièrement la région de Jinan, d’être l’origine d’attaques de hameçonnage (plus connu sous le nom « phishing » en anglais) ayant pour objectif de dérober les noms d’utilisateurs et mots de passes d’officiels Américains, ainsi que de journalistes et de dissidents chinois.
Le hameçonnage est, rappelons-le, une technique qui consiste à envoyer un email à une personne lui demandant de se connecter sur un site donnée pour changer ses coordonnés ou consulter quelques messages. Le faux email redirige la personne vers une copie exacte du site en question, ou il lui sera demandé de fournir ses codes d’accès pour se connecter. Les hackers récupéreront par la suite ces codes d’accès.
Google a indiqué que les hackers ont essayé de modifier les paramètres des comptes pour transférer leurs email à une partie tierce ; une tentative qui a pour objectif de suivre et surveiller leurs discussions. Google a détecté ces actions et a pu intervenir pour les empêcher. Google a également notifié les victimes et alerté les autorités compétentes.
Cet incident rappelle un autre qui est survenu en février 2010 et qui a fait monter les tensions diplomatiques entre les Etats-Unis et la Chine. Suite à cet incident, Google a fermé ses bureaux en Chine.
Par ailleurs, l’affaire Wikileaks, le piratage du réseau de Sony Playstation, les attaques d’Anonymous et d’autres incidents ravivent les craintes d’une future cyber-guerre dont les acteurs ne seront pas clairement identifiés. Déjà, la semaine dernière a été particulièrement chaude en matière de sécurité informatique aux Etats Unis. Des personnes qui n’ont pas pu être identifiées ont essayé de pénétrer dans le système de Lockheed Martin, le fabricant d’armement Américain. A sa révélation, l’information a suscité l’ire de l’establishment américain, et a poussé le Pentagone à déclarer que toute cyber-attaque sur l’infrastructure ou les institutions américaines sera considérée comme un acte de guerre, et les Etats-Unis se réserveront le droit de riposter de la façon qu’ils jugent adéquate, y compris par une attaque conventionnelle.