« Les richesses des 350 habitants les plus riches de la terre est égale à la « richesse » (ou la misère ?) des deux milliards trois cents millions des habitants les plus pauvres. Le système monétaire archaïque et périmé continue à régner en faisant des ravages dans l’humanité et nos télescopes sont si puissants que nous ne pourrons plus voir ce qui se passe ici, chez nous. » François Terris (fondateur du premier SEL en France ).
C’est sur ce malheureux constat que le SEL est né, d’abord outre atlantique, puis en France, en 1995.
C’est quoi :
Un système d’échange local (ou SEL) est un système d’échange de produits ou de services construit à côté du système monétaire classique. Classé généralement dans l’économie sociale et solidaire, il s’appuie dans une large mesure sur les bases de l’économie de marché mais revue puisqu’elle est sans monnaie, sans les taux d’intérêts, sans la spéculation et sans l’épargne . C’est un système basé sur le troc.
Un SEL est une structure associative déclarée ou libre qui permet aux adhérents de pratiquer des échanges multilatéraux valorisés en monnaie fictive et autonome, souvent basée sur le temps passé, aux noms variés (grain de SEL, cacahuète, truffes, bouchons, noix de coco, clous, …), et des échanges libres (plus souvent de services que de biens). La monnaie du SEL peut suivre des règles complexes et très différentes des règles courantes (monnaie non capitalisable, etc.
Alain Madelin alors qu’il se félicitait du progrès des SEL écrivait en 1995 dans son livre « Quand les autruches relèveront la tête » : « Il s’agit tout simplement de la réinvention de circuits économiques de base. Produire, échanger, en marge des contraintes administratives, sans prélèvements obligatoires avec, pour couronner le tout, la réinvention d’une banque libre ! ».
Un peu d’histoire :
Cela a commencé en 1930, à Wörgl en Autriche en 1932-33, ville de 5000 habitants avec 1500 chômeurs. Le maire créé une « monnaie franche » : au bout de 9 mois, il n’y a plus de chômeurs, de nombreux équipements sont construits, tout va pour le mieux sauf pour la Banque Nationale qui n’est pas d’accord. L’expérience s’arrête et les problèmes réapparaissent
Le premier SEL (LETS en anglais, pour Local Exchange Trading System) a été fondé au Canada, dans les années 1980. Michael Linton, écossais, qui vivait sur l’île de Vancouver, voulait ainsi aider les habitants de cette région touchée par le chômage. Il a donc proposé de créer un système basé sur le troc dans une grande communauté, à l’aide d’une monnaie locale, le green dollar.
Ensuite une vingtaine de systèmes semblables ont été lancés un peu partout en Amérique du Nord .
Le premier SEL moderne de France a été créé en 1994, en Ariège. En 1964, Strasbourg était l’une des premières grandes villes de France à voir naître un SEL. Dix ans après, il y a près de 300 SEL dans 96 départements, de tailles plus ou moins modestes (de deux à quelques centaines de membres) suivant les régions, qui permettent à plus de 20 000 personnes de procéder à des échanges.
Aujourd’hui on en trouve dans le monde entier, en Australie, au Japon, en Amérique Latine, dans des pays d’ Europe comme la Belgique, la Suisse et bien d’autres
Comment ça marche :
L’échange se base généralement sur une conception objective de la valeur et non sur la conception subjective de la valeur. Le calcul de la valeur peut être simplifié à l’extrême : pour certains SEL favorisant la solidarité et le lien social, une heure d’échange vaut une heure, que l’on ait fait une tâche qualifiée ou non ; on gagne 100 unités que l’on ait fait du nettoyage ou donné un cours de physique quantique.
Il est donc possible à tous les membres du système d’échanger des services au travers de cette nouvelle économie. Une personne pourra ainsi être créditée de 100 grains de SEL en gardant des enfants pendant une soirée avant d’aller les dépenser ailleurs en cours de guitare par exemple.
Un système simple et efficace : Vous donnez , vous recevez et inversement.
Ou trouver un SEL : www.selidaire.org
Conclusion :
A l’heure ou chaque euros compte, la solidarité n’est plus que jamais d’actualité, de plus elle renforce les liens entre les personnes, liens que nous avons perdu avec le temps. Qui de nos jours prend un peu de temps pour discuter avec ses voisins dans son immeuble ou dans sa résidence. Nous passons notre temps à courir pour gagner plus !!!
Alors si un tant soit peu de solidarité entre nous peut nous améliorer le pouvoir d’achat et notre qualité de vie, pourquoi s’en passer ??
Certains dirons que c’est utopique, pas réel, pas concret ! – Et pourtant cela marche ont ne peu occulter le fait qu’un véritable réseau de solidarité existe déjà entre des gens complètement différents par l’âge, la formation, le milieu social, les expériences, etc.
Des livres à Lire sur le sujet :
Les systèmes d’échanges locaux (SEL) : Circulations affectives et économie monétaire
Rémy