Fernand Detaille, qui a repris jeune homme de 27 ans l'atelier de Nadar en 1902, commence à se passionner pour l'autre rive de la Méditerranée quand il photographie les expositions coloniales en 1906 et 1922. Tout de suite après la première de ces expositions il se rend en Egypte et y prend les mages qui illustreront le livre "Le Sphinxe sans visage" (1939) d'Henry Bordeaux.
En 1932 Detaille entreprend de nouveau un voyage en Afrique du Nord, cette fois-ci, c'est le Maroc, c'est Tanger, Rabat, Fès et Casablanca, ce sont les villages berbères du Grand Atlas, les tours et minarets, les palmeraies et les déserts du sud, les fêtes et la vie quotidienne de la population qui captent son regard et que capte sa caméra...
60 ans plus tard, au début des années 1990, Michèle Maurin vit à Casablanca. Biologiste de formation et de métier, son regard de passionné de la photo est attiré par les vapeurs de l'hammam, par les corps qui s'estompe, par les marques délicates de l'henné sur les mains ou les chevilles. C'est à la recherche de l'arbuste dont les feuilles sont utilisées pour cette teinture qu'elle parcourt la région d'Azemmour et du Tafilalet à la rencontre des paysans.
Ses périples en Egypte se font sur les traces d'un autre pionnier de la photographie, Gustave Le Gray, mort au Caire en 1884. Elle suit son ombre lointain dans les ruelles, au coin d'un terrain envahi par les herbes sauvages, le long de façades où poussent aujourd'hui les antennes paraboles comme des ombrelles futuristes. Mais elle quitte aussi la ville pour se perdre dans les palmeraies suivant les canaux d'irrigation, poussé par le khamsin et autres vents de sable....
où: Galerie Detaille, 5-7 rue Marius Jauffret, 13008
quand: exposition jusqu'au 29 juillet, du mercredi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous