Prisonnier des rêves !
Dès les premières planches de ce troisième tome, le lecteur retrouve cet univers envoûtant où l’espace est limité et soigneusement rationné. C’est d’ailleurs d’un air amusé que j’ai découvert les mesures prises par les autorités afin de faire face à la crise du logement et aux problèmes de circulation dans cette ville surpeuplée.
Comme d’habitude, cette nouvelle histoire à dormir debout démarre au pied du lit de Julius Corentin Acquefacques. Après la recherche de l’origine du premier tome et l’étrange mission qui consistait à découvrir la Qu… lors du volet précédent, notre fonctionnaire au Ministère de l’Humour se retrouve pris dans un engrenage infernal suite à un léger décalage de temps. Cet enrayement infime du processus va totalement chambouler la vie et le rêve d’un Julius Corentin Acquefacques qui, faisant honneur au titre complet de la série, se retrouve prisonnier des rêves. Distillant des dialogues subtils et jouant habilement la carte du burlesque, Marc-Antoine Mathieu joue avec la structure du temps et propose un récit beaucoup plus fluide que le précédent.
Visuellement, Marc-Antoine Mathieu continue de faire preuve d’une grande inventivité et de jouer habilement avec les codes du neuvième art, malmenant avec grand plaisir son personnage principal et démontrant une nouvelle fois sa grande maîtrise du Noir et Blanc. Après la surprenante théorie de l’anti-case du premier volet, il joue une nouvelle fois avec le support même de cette BD en proposant cette fois une spirale en 3D. À l’instar de « L’origine », l’auteur mêle également une nouvelle fois les planches même de l’album à son histoire. J’adore !