Comme ça fait un moment que je n'ai pas pu écrire sur ce blog, je vais essayer de me rattraper avec un sujet intéressant (pour moi en tout cas).
Nous vivons dans un monde encore trop divisé, où chacun voit l'autre comme un étranger si ce n'est un ennemi, au point que certains ont développé des théories comme ce fameux "choc des civilisations", de Samuel Huntington. Je ne compte pas commenter cette théorie, ni forcément démontrer en quoi je la trouve fumeuse.
À la place, je vais plutôt détailler ici pourquoi malgré tout, je reste optimiste au plus profond de moi, quant à l'évolution du monde.
L'ignorance de l'autre et les préjugés
J'avais déjà mentionné dans un précédent article comment l'image des arabes dans le cinéma américain contribue au racisme anti-arabe. La petite vidéo que j'avais posté montrait la représentation de l'arabe dans l'imaginaire collectif hollywoodien, dont il fallait tirer les conclusions suivantes :
- Ces images sont la conséquence de la représentation des arabes dans l'imaginaire américain
- Ces images contribuent à perpétuer et renforcer cette représentation dans l'imaginaire américain
- Nous sommes dans un cercle vicieux, qui est un état d'équilibre du système, et qui ne peut donc pas être changé brusquement
Ce sont là des exemples connus, mais l'attitude sous-jacente est plus générale que certains le pensent. Tout marche comme si notre cerveau avait tendance à cacher les zones d'ombres sur les autres en mettant une grosse étiquette dessus. C'est plus simple vu que ça demande moins d'effort. L'étiquette étant remplie de généralisations toutes aussi simplistes les unes que les autres, comme je l'avais expliqué dans un des premiers articles de ce blog.
Ce genre de comportement, que nous avons tous, se reconnaît très simplement. C'est les phrases qui commencent un peu comme ça : "ouais mais les arabes...", ou "ouais mais les juifs...", ou encore "les américains", "les occidentaux", "les africains", "les supporters de l'équipe d'en face", "les biologistes", "les banquiers", "les kabyles"... eh ben ils sont tous comme ça (mettre à la place du "ça" un gros défaut).
Le problème est identifié. Et peut être bien que le pire dans l'histoire, c'est que la solution est également connue ! Nous devons tous apprendre à nous connaître.
De l'autre-étranger, à l'autre-moi :
Le mot-clé ici, c'est le développement de "l'empathie" à l'échelle mondiale. L'empathie c'est cette capacité que nous avons à ressentir ce que les autres ressentent. Quand vous voyez quelqu'un souffrir, et que ça vous fait de la peine, vous manifestez de l'empathie envers cette personne.Lorsqu'on met l'autre dans une catégorie, on a plus de mal à le considérer comme un être humain, et il devient par conséquent difficile de manifester de l'empathie envers lui. C'est contre ça qu'il faut lutter, cette distance mentale qui existe entre nous tous.
Comme c'est expliqué dans la vidéo qui suit, l'échelle d'empathie n'a cessé de grandir dans le temps. Cette échelle caractérise jusqu'où les gens se sentent appartenir à un même groupe.
Après tout, le nationalisme est quelque chose de récent, et la notion d'état-nation ne date que du XIX siècle !
En même temps que je rédige, je découvre des choses grâce à internet, dont cette vidéo que je vais ajouter ici :
C'est passionnant de voir cet effort de se projeter dans l'autre, d'essayer de voir le monde avec des yeux différents, et de comprendre que les actions des autres ne sont pas le résultat du hasard, mais s'inscrivent dans une logique qui est la leur.
Interaction et équilibre
Tout système est à l'équilibre lorsque les paramètres des différentes parties qui le constituent sont "similaires".
Ça veut dire quoi être à l'équilibre pour l'humanité? pour faire une belle phrase, c'est simplement atteindre un système de valeurs communes, dans lesquelles nous pouvons tous nous identifier. Pour être concret, c'est surtout partager un imaginaire et des références culturelles et sociales, de sorte à ce qu'on ne se considèrent plus comme des étrangers lointains les uns envers les autres.
L'équilibre ne peut être atteint que si les sous-parties interagissent.
Pour nous tous ça implique de faire l'effort d'aller vers ceux qui sont différents et lointains, et amorcer le dialogue.
Et c'est la raison pour laquelle j'aime Internet. Jusqu'à présent, c'est l'outil de communication le plus achevé et le moins biaisé (le seul ?) que je connaisse, et je suis persuadé que les années qui viennent vont être très intéressantes.
Parce qu'il n'y a pas de choc des civilisations, il y a simplement une période de transition d'une multitudes d'équilibres locaux, dans les sous-parties cloisonnées, vers un nouvel état d'équilibre global, à l'échelle de la planète.