Cabaret Aleatoire, 30 Mai 2011.
Pour cette soirée qui fait suite à une semaine très 90′s (Shellac, Papas Fritas, Dj Shadow), le Cabaret est une fois n’est pas coutume plein à craquer un lundi.
Si le précédent passage à Marseille de Jon Spencer Blues Explosion remonte à 1998, pour Jessie Evans c’était il y a juste un peu plus d’un an au Poste à Galène.
Sans l’effet de surprise et dans une ambiance beaucoup moins intimiste, impossible d’être aussi troublé ce soir mais le charme atypique et l’énergie déployée par Jessie et son batteur Toby Dammit.
Mais tout aussi difficile de rester de marbre et objectif face à cette nouvelle prestation, assez proche de la précédente donc excellente.
Le public peu receptif au départ se prendra rapidement au jeu, accompagnant d’applaudissements en rythme les danses tribales, envolées saxophoniques et mélopées tropicales de la miss.
Qui ne tiendra que très peu en place et se joindra aux premiers rangs chez qui elle recrute ce soir de nouveaux adeptes à sa pop vaudou.
Surprise en attendant le trio new yorkais, la sono crache du vieux rap du style « Fight The Power » de Public Enemy, la tension monte.
Les fans nombreux ce soir se massent fébrilement pour être aux premières loges de ce raout rock’n'roll très attendu.
On pouvait craindre après quelques concerts inaudibles récents (Shoot Out Louds, Fishbone) dans cette salle une bouillie sonore, ce n’est heureusement le cas que les premières minutes.
Concert sans surprise mais tout à fait honorable de la part d’un combo qui n’a plus rien à prouver.
Ca fait un peu bizarre de voir des rides sur la face de Jon Spencer, un peu plus de bide chez Russell Simmins, et Judah Bauer avec des cheveux grisonnants, mais le live sera tout sauf pépère.
Parce qu’on en a vu des groupes mouiller la chemise, mais peu porter aussi bien leur nom : leur blues electrifié nous explose à la face plus d’une heure durant.
Sans temps mort les deflagrations s’enchainent et provoquent sinon de vrais pogos des mouvements de foule conséquents, les premiers rangs se retrouvant aux derniers et inversément dans une ambiance virile mais correcte.
Plus que le jeu de scène furieux du chanteur et les riffs acérés des guitares, je suis toujours autant soufflé par la précision et la puissance de la batterie, vrai poumon du trio.
On a parfois du mal à suivre la machine infernale qui ne ralentit que très peu, mais entre les tapageurs « Flavor » et « Bellbottoms » on a quand même droit au sensuel « Magical Colours » dans un des rares moments d’accalmie.
Pas assez connaisseur du groupe pour juger pleinement ce concert qui aura peut être déçu les plus exigeants mais pour l’énergie et l’atmosphère qui regnait ce soir ce retour aux sources valait le déplacement.
(Photo Elsa)