Venise est le paradis des couturiers. Longtemps avant la France, qui le détrôna au XVIIe siècle, elle fut la reine de la mode ; à la saison de l'Ascension, ses "collections" font accourir le monde entier, jusqu'aux pourvoyeurs du Sérail.Le jour de l’Ascension on exposait à la Merceria une gigantesque poupée de France, habillée d'après les derniers modèles transalpins. Les noms de zendà ou de cendato étaient réservés à une robe proprement vénitienne, en étoffe de soie, faite d'un voile épais qui couvrait la tête et descendait en pli jusqu'à la taille, autour de laquelle elle se nouait.Au XVIe s, des élégants portaient des toilettes dessinées par Cesare Vecellio ou Valerio Zuccato qui fit les mosaïques de l'Apocalypse de la Basilique Saint-Marc.Vint le XVIIIe s et les modes françaises, passements, dentelles, rubans "fous" ou tortillés. En 1655, le comte Vinciguerra de Collato introduisit le port de la perruque. Chacun veut l'avoir plus grande que son voisin...Par contre, de Venise, se répandit en France le port de chausses mais au lieu de s'arrêter aux genoux, elles descendaient jusqu'à la cheville ; les vénitiens ayant reçu en France le sobriquet de "Pantalon", personnage de comédie italienne, le pantalon fit donc son entrée dans l'histoire.Pompeio Molmenti-Venise et ses lagunes