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Sorti en 2000 sur Playstation et développé par le studio Sacnoth, Koudelka est un cas à part dans le monde du jeu de rôle en provenance du Japon. En effet, c'est dans un trip survival-horror que se déroule le jeu, et l'alchimie qui en résulte nous offre alors une incroyable histoire se déroulant en un seul et même lieu (tel le manoir de Resident Evil) avec peu de protagonistes, une ambiance oppressante et des combats aléatoires demandant bien de la jugeote. Pas de héros devant sauver le monde donc mais juste sa vie et celle des siens, et surtout un mystère à résoudre.
L'histoire prend place au 19e siècle, dans un monastère du pays de Galles où d'étranges meurtres ont eu lieu par le passé. L'héroïne principale - du nom de Koudelka - dotée de pouvoirs psychiques, s'y rend après avoir entendu des voix lui réclamant sa présence, et découvre un endroit froid et macabre, déserté depuis longtemps et hanté par des démons. Un endroit empli de secrets, qu'elle va se démener à résoudre pour découvrir le plus caché de tous. Mais elle n'est pas seule dans cette quête, et rencontre deux autres individus (un aventurier et un prêtre) aux desseins inconnus mais avec qui elle décide de s'allier contre les forces du mal. Le scénario est un modèle du genre, intelligent et captivant, où la personnalité de nos trois héros n'a d'égale que la beauté des décors gothiques et la gestion des combats.
D'abord, c'est beau comme un titre 32 bits avec plans en 2D précalculée, tels Resident Evil 3 ou Parasite Eve 2. De nombreux aller-retours nous sont imposés, avec clés à récupérer et autres chemins à découvrir, et il n'est pas rare de se perdre dans ce monastère tant celui-ci est gigantesque. En même temps, le jeu tient sur quatre cd, et cela ne doit rien au hasard... Côté combats, nous avons affaire à un système de tour par tour non-chronométré, avec un damier sur le sol, utilisation d'armes et de pouvoirs surnaturels selon les personnages. La difficulté est au rendez-vous, et certains boss - voire simples ennemis - vous y donnent bien du fil à retordre, alors que l'orientation stratégique de ces affrontements y tient un rôle essentiel. Bien évidemment, notre groupe de héros évolue (level up et nouvelles armes/pouvoirs) tout au long de l'aventure, mais je le répète: on mange sévère du game over malgré cela. D'ailleurs, vos armes s'usent au fur et à mesure des batailles, et il vous faut régulièrement en récupérer de nouvelles sur vos ennemis afin de ne pas connaître le désagrément d'une épée se cassant quand vous en avez le plus besoin.
Des musiques envoûtantes, des décors travaillés, des cinématiques sublimes, des persos intéressants, un scénario original et intriguant, un système de combat accrocheur pour une ambiance baignant dans l'angoisse, de nombreuses heures à visiter chaque recoin d'une bâtisse maudite: Koudelka - dont la suite se nomme Shadow Hearts, sur Playstation 2 - est un titre qui passa malheureusement à côté de biens des amateurs de RPG à l'époque, et dont je tiens à remettre en mémoire aujourd'hui. Un vrai must qui nous change des sempiternels Dragon Quest, Star Ocean et Final Fantasy.