Une leçon de modestie grâce à un La Tâche
Par Mauss
On ne devrait pas raconter de telles histoires. Cela va paraître un peu insensé, bizarre, difficilement explicable.
Notre petit Club des Romanéens était réuni hier soir autour de la superbe cuisine de Yannick Alleno - un véritable festival de finesse, élégance, complexité cachée sous une harmonie folle - et notre petit lutin de Laurent Vialette nous avait préparé un coup à sa façon.
Nous parlons ici du magnum La Tâche 1996 Comme nous étions 7, le chiffre idéal pour partager dignement une belle bouteille, ce magnum fut servi à l'aveugle en deux fois, sans bien sûr qu'il nous soit dit quoique ce soit.Le premier verre contenait donc la première partie de ce magnifique magnum de La Tâche 1996 et le deuxième verre servi le reste de ce magnum. Précisons que le sommelier avait empli les verres dans la dépendance et nous les apportait servis. Croyez le ou pas, personne n'a dit qu'il s'agissait du même vin et chacun d'y aller d'un commentaire différenciant les deux contenus, avec une préférence générale pour le deuxième verre. Michel Bettane avait déjà évoqué des expériences similaires faites à Bordeaux, avec des producteurs reconnus, et où chacun se faisait avoir par un tel piège, si toutefois on peut appeler cela un piège. Que dire de sensé ? Des questions de densité ? Une légérissime différence de température ? Bref : ce fut une grande leçon et quand bien même ce vin était largement à la hauteur de sa réputation, ce fut un rappel immédiat de l'ardente nécessité à rester modeste quand on déguste.
Une convivialité de haute volée !