Est-ce qu’une catastrophe est moins une catastrophe si le nombre de morts est revu à la baisse ? Ça dépend de la baisse vous allez me dire. Là, RFI vient de lancer une petite bombe dans la zone média. Samedi, ils ont publié des conclusions d’un rapport de USAID qui reverrait à la baisse le nombre de mort, on ne parle pas d’une baisse, mais d’une chute. USAID, après une enquête terrain, fait passer le nombre de morts de près de 250 000 (chiffre officiel fourni par l’ONU) à moins de 100 000. En fait, entre 46 000 et 85 0000 (merci pour la marge d’erreur !!!). J’ai l’air du rigolo qui sort le rhum après que tout le monde soit parti, mais j’ai toujours eu des doutes sur les chiffres publiés par l’ONU. Premièrement parce que nous avions fait un recensement des employés décédés du Ministère de la santé quelques mois après le séisme et nous en avion identifié une soixantaine. Soixante sur près de 6 000 employés. Je n’arrive toujours pas à imaginer aujourd’hui comment seulement 1% des employés du Ministère soient décédés le 12 janvier 2010, alors que le 250 000 de l’ONU (ou le 300 000 du gouvernement haïtien) nous amènent à un pourcentage de 8 à 10% selon le dénominateur utilisé. Est-ce que le profil des employés du Ministère est si différent de celui du reste de la population qu’il peut expliquer ce genre d’écart ? Je serais surpris. Est-ce que notre recensement est méthodologiquement si mauvais qu’il peut à lui seul expliquer cet écart ? Tout aussi surpris. En fait, je reste dans le doute depuis plus d’un an sur ces chiffres. J’avais discuté avec les gens des Nations Unies pour comprendre comment on faisait la comptabilité de l’affaire et je n’avais pas été convaincu de leur réponse : Ils sont comptabilisé une à un. J’ai vu des chargeuses transporter des cadavres et désolé, je n’imagine pas facilement que la cargaison ait pu faire l’objet d’une comptabilité. Il ya eu toutes les histoires d’horreur que vous pouvez imaginez dans le bordel ambiant qu’a été PAP pendant les 3 ou 4 premiers jours pour me convaincre qu’on n’a pas comptabiliser grand-chose…. Mais revenons à ma question de départ, est-ce que ça change l’ampleur de catastrophe ? Dans mon esprit, aucunement. Je comprends que du point de vue du ‘marketing mathématique’ de bagay la, USAID dégonflerait un ballon si elle prenait officiellement cette position. Mais sur le fond, la réalité à laquelle j’ai participé et à laquelle je continue de participer est tout aussi intense, 250 000, 300 000 ou 45 000 morts. La sortie de crise est aussi difficile pour le pays, pour des centaines de milliers de personnes coincées dans des camps, pour plusieurs des personnes avec qui je travaille et pour mes nuits quelques fois dérangées par la petite panique du shakage. L’intérêt maintenant de savoir comment USAID va jouer ce rapport. Rapidement, le patron de USAID parle de petit problème méthodologique à régler avant de publier officiellement le rapport. Les agences des Nations Unies défendent leurs chiffres et des haïtiens réagissent en accusant USAID de vouloir minimiser l’ampleur du désastre. Petit débat de chiffre en perspective.
Est-ce qu’une catastrophe est moins une catastrophe si le nombre de morts est revu à la baisse ? Ça dépend de la baisse vous allez me dire. Là, RFI vient de lancer une petite bombe dans la zone média. Samedi, ils ont publié des conclusions d’un rapport de USAID qui reverrait à la baisse le nombre de mort, on ne parle pas d’une baisse, mais d’une chute. USAID, après une enquête terrain, fait passer le nombre de morts de près de 250 000 (chiffre officiel fourni par l’ONU) à moins de 100 000. En fait, entre 46 000 et 85 0000 (merci pour la marge d’erreur !!!). J’ai l’air du rigolo qui sort le rhum après que tout le monde soit parti, mais j’ai toujours eu des doutes sur les chiffres publiés par l’ONU. Premièrement parce que nous avions fait un recensement des employés décédés du Ministère de la santé quelques mois après le séisme et nous en avion identifié une soixantaine. Soixante sur près de 6 000 employés. Je n’arrive toujours pas à imaginer aujourd’hui comment seulement 1% des employés du Ministère soient décédés le 12 janvier 2010, alors que le 250 000 de l’ONU (ou le 300 000 du gouvernement haïtien) nous amènent à un pourcentage de 8 à 10% selon le dénominateur utilisé. Est-ce que le profil des employés du Ministère est si différent de celui du reste de la population qu’il peut expliquer ce genre d’écart ? Je serais surpris. Est-ce que notre recensement est méthodologiquement si mauvais qu’il peut à lui seul expliquer cet écart ? Tout aussi surpris. En fait, je reste dans le doute depuis plus d’un an sur ces chiffres. J’avais discuté avec les gens des Nations Unies pour comprendre comment on faisait la comptabilité de l’affaire et je n’avais pas été convaincu de leur réponse : Ils sont comptabilisé une à un. J’ai vu des chargeuses transporter des cadavres et désolé, je n’imagine pas facilement que la cargaison ait pu faire l’objet d’une comptabilité. Il ya eu toutes les histoires d’horreur que vous pouvez imaginez dans le bordel ambiant qu’a été PAP pendant les 3 ou 4 premiers jours pour me convaincre qu’on n’a pas comptabiliser grand-chose…. Mais revenons à ma question de départ, est-ce que ça change l’ampleur de catastrophe ? Dans mon esprit, aucunement. Je comprends que du point de vue du ‘marketing mathématique’ de bagay la, USAID dégonflerait un ballon si elle prenait officiellement cette position. Mais sur le fond, la réalité à laquelle j’ai participé et à laquelle je continue de participer est tout aussi intense, 250 000, 300 000 ou 45 000 morts. La sortie de crise est aussi difficile pour le pays, pour des centaines de milliers de personnes coincées dans des camps, pour plusieurs des personnes avec qui je travaille et pour mes nuits quelques fois dérangées par la petite panique du shakage. L’intérêt maintenant de savoir comment USAID va jouer ce rapport. Rapidement, le patron de USAID parle de petit problème méthodologique à régler avant de publier officiellement le rapport. Les agences des Nations Unies défendent leurs chiffres et des haïtiens réagissent en accusant USAID de vouloir minimiser l’ampleur du désastre. Petit débat de chiffre en perspective.