La " bonne ville " d'Allier
Située à égale distance de Clermont-Ferrand et de Montluçon, à la croisée des Nationales 7 et 9, à proximité de l'A71 qui monte vers la capitale parisienne, Saint-Pourçain-sur-Sioule se positionne de toute évidence comme une ville carrefour, au cœur de la réserve naturelle du Val d'Allier, en terre bourbonnaise.
Une ville chanceuse
A la croisée des voies, Saint-Pourçain-sur-Sioule, la " bonne ville " d'Allier, est une cité chanceuse sur bien des plans. Du point de vue de l'histoire tout d'abord, qui fit de la cité l'une des treize bonnes villes d'Auvergne, un statut qui lui permit d'asseoir une position dominante en cette partie nord de l'Auvergne. Du point vue de la nature ensuite, laquelle lui a donné la Sioule et les rives de l'Allier pour voisines. Du point de vue de sa position géographique qui a forgé chez les Saint-Pourcinois le sens des échanges, la bosse du commerce et l'esprit d'entreprise avec cette forte volonté qui fut sienne de s'affirmer comme une entité représentative sur cette terre d'Allier déjà largement dominée par la triple influence montluçonnaise, moulinoise et vichyssoise. Chanceuse enfin de ce que la terre lui a donné, un vignoble aux fortunes diverses qu'elle a aussi appris à promouvoir.
Ville aux accents méridionaux avec ses paisibles cours bordés de platanes, positionnée aux confins des langues d'Oïl et d'Oc, Saint-Pourçain-sur-Sioule, tire son nom de Portianus, abbé de la communauté qui fonda la cité au IIIè siècle. Esclave Gallo-romain affranchi par son maître qu'il avait guéri puis entré dans les ordres, Portianus sauva l'Auvergne de Thierry, fils de Clovis au début du VIè siècle.
Une seconde vie
En ce pays de polyculture, Saint-Pourçain trouve une seconde vie dans un vignoble qui s'étend sur dix-neuf communes, de Moulins à Chantelle, soit 600 hectares sur les côtes de la rive gauche de l'Allier. Le vin issu des plus anciens vignobles de France, présent sur les tables royales de Saint-Louis et d'Henri IV, est devenu un produit de terroir fort apprécié. Si la surface des vignes s'est considérablement réduite, l'encépagement et les méthodes de vinification se sont améliorées et les vignerons d'aujourd'hui ont enrichi le savoir-faire familial et les connaissances acquises dans les vignobles de Bourgogne et du mâconnais. La centaine d'adhérents qui constitue l'Union des vignerons de Saint-Pourçain a diminué le rendement à l'hectare à 60 hectolitres contre 80 dans les années soixante. Honorable piquette il y a quelques décennies, le vin de Saint-Pourçain a retrouvé ses lettres de noblesse grâce aux stratégies concertées des producteurs qui se sont avérées payantes pour mettre un terme à la traversée du désert en faisant le choix de la qualité plutôt que celui de la quantité. De fait, les vignerons locaux épousent un rêve commun : celui de transformer ce VDQS de 1951 en une véritable AOC. Depuis des années ils y travaillent de façon volontaire malgré le manque d'homogénéité des sols qui, aux yeux de l'INAQ, l'handicape grandement. Cette hétérogénéité de terroirs est pourtant considérée par les producteurs locaux comme un atout, celui de la diversité qui donne à ce vin son caractère unique.
La Ficelle
Tel est le nom du Saint-Pourçain fêté dans la convivialité le premier samedi de décembre et associé à la légende d'un tavernier local qui, au XVè siècle, avait pris l'habitude de marquer la consommation de ses clients en plongeant une ficelle à nœuds dans la bouteille.