En banlieue, les plans se suivent et ne se ressemblent pas…

Publié le 10 février 2008 par Jean-Paul Chapon

Au-delà d’une journée de vendredi trop chargée pour réagir à chaud, ce qu’en général j’évite sur Paris est sa banlieue, je dois avouer aujourd’hui qu’il est difficile de parler du plan banlieue de Nicolas Sarkozy, tant de plan Marshall il est passé à plan introuvable, et qu’en fait d’Espoir Banlieue, on attendrait un peu plus d’Engagement Banlieue ou même de Respect Banlieue.

Stigmatisation d’un côté, l’Etat ne peut pas tout faire, prenez-vous en main, levez-vous tôt le matin, sans doute pour aller faire la queue à l’arrêt de bus, avant de continuer à l’ANPE, une école de la deuxième chance, alors qu’il faudrait tout faire pour que l’école de la première chance soit la bonne, et pas de chiffres, ou de perspectives concrètes faute de chiffres à part deux 4000 et 500, si j’en crois les médias qui n’ont pas vraiment consacré leur une, ni de dossier détaillé à ce plan banlieue. Deux chiffres donc : 4000 policiers, c’est bien s’ils sont de proximités ou de territoires comme on dit aujourd’hui, mais question symbole, on pouvait peut-être faire mieux, même à un mois tout rond des municipales. Deuxième chiffre 500, 500 millions d’euros pour les transports et le désenclavement des quartiers. Le chiffre laisse songeur, parce qu’à part offrir leur carte orange ou équivalent à tous les habitants des quartiers, je ne vois pas vraiment ce que l’on va faire avec 500 millions d’euros répartis sur plusieurs dizaines voire centaines de quartiers. Pour mémoire, le tronçon actuel du tram de maréchaux de Paris a coûté plus de 300 millions d’euros… Finalement, une impression d’un plan de renoncement, là où l’on nous annonçait un plan d’engagement. Et à l’image de l’échec scolaire nécessitant l’école de la seconde chance, faute de construire des transports, on parle d’instituer des systèmes de busing, sorte d’immigration scolaire choisie, qui retire des élèves des mauvaises écoles pour les conduires en bus, vers de bonnes écoles. Mais s’il y avait des transports, il n’y aurait pas besoin de busing, et encore moins si les écoles étaient bonnes. Renoncement, voilà…

Pour rester en banlieue, et puisqu’on est dimanche, il faut noter la première mesure concrète du plan banlieue de Sarkozy, l’autre Sarkozy, pas le frère mais le fils Jean, qui aurait envoyé de son propre mail à l’AFP un communiqué de presse signé par lui-même ainsi que Marie-Cécile Ménard et Arnaud Teullé, ex-colistiers de David Martinon, porte-parole de l’Elysée parachuté à Neuilly, dans lequel les 3 signataires annoncent avoir décidé « de conduire la liste de rassemblement pour les élections municipales a Neuilly, afin de faire cesser les divergences au sein de la majorité présidentielle sur notre commune ». Raison officielle, « un certain nombre de désaccords majeur avec David Martinon », tête de liste UMP à Neuilly. Exit peu glorieux à en croire France Info, mais non encore confirmé, du candidat David Martinon, pourtant candidat de Sarkozy père dans sa bonne ville de banlieue, mais aujourd’hui lâché par les UMP locaux. Comme quoi il y a de bons et de mauvais plans banlieue ;-)

Jean-Paul Chapon

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