Pаpіllоn11 : pоème Une ⱨіstоіre à me suіⱱre

Une histoire à me suivre

La vague d'un souvenir déferle sur la plage de ma mémoire
En mille brins d'écume , en mille gouttelettes fines et dérisoires
Mais les mots se brisent sur les arrêtes acérées d'un oubli
Et l'histoire se déchire , stoppée nette , dans un craquement infini
Déjà dans la coque éventrée de la phrase viennent roder des mensonges
Mon cerveau plonge au plus profond de moi pour chercher la grande éponge
Pendant que les oiseaux de l'amer viennent se repaitre des ombres agonisantes
Un petit vent glacial venu de nord de mon histoire dépose une buée givrante
Et les crabes pervers grignotent tels des gourmets ce qu'il me reste de vie
Les dernières images sombrent dans les grands fonds obscurs de la nuit
Ma voix est en apnée silencieuse et se déchiquette sur des écueils d'échos
Dans un bégaiement effrayant, ma salive est tachée d'encre coulant à flots
Au dessus de l'épave de ce souvenir un pétrolier dégaze son trop plein d'incohérence
Et tu me regardes avec des yeux rondement clos , éberluée par tant invraisemblance
Quand dans un balbutiement désespéré je commence à te chanter sans cadence :
Cupidon a enfin remplacé son arc usé
Par un fusil à pompe à canon scié
Que personne ne l'empêche de tirer
L'amour doit enfin être libéré
La délicatesse de chevrotines rouillées
Pénétrant en rangs serrés dans un cœur grippé
Arrivera telle à empêcher l'amour de coaguler
Afin qu'il se répande dans une âme blessée
Mes yeux ont été brulés par l'éclat de ta beauté
Mon cerveau a grillé face à ton esprit acéré
Mon âme a été cryogénisée par tes baisers glacés
Tu vois mon Amour cette fois encore j'ai échoué
Je gis dans l'océan des jours en costume d'homme grenouille
Je n'en peux plus d'être ce crapaud que tu écrabouilles
Viens me chercher et pas en sous marin couleur rouille
Il est grand temps maintenant que tu te mouilles