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« Oser encore recourir à l’espoir
Oser encore
Porter l’instant et le rendre à lui-même
Répondre quel qu’il soit
Au baiser de la terre,
Vouloir ce Plus loin dont on ne sait le nom. » (p. 39)
L’auteur :
Andrée Chédid est une femme de lettres et poétesse française d'origine libanaise décédée en février dernier. Elle est la mère du chanteur Louis Chedid, de la peintre Michèle Chedid-Koltz et la grand-mère du chanteur Matthieu Chedid.
L’histoire :
Figure de proue de la poésie et du métissage culturel, Andrée Chedid fait l'objet d'un hommage lors de l'édition 2010 du Printemps des poètes. L'occasion rêvée de redécouvrir l'oeuvre d'un auteur prolifique avec des textes qui s'étalent de 1949 à nos jours.
Ce que j’ai aimé :
- En transparence, derrière les mots lumineux de ses poèmes, se dessinent le portrait d’une femme admirable, attentive aux autres, débordante d’amour, de rebellion contre ceux qui dérangent le monde, une femme intelligente qui distille par ses écrits l’espoir.
« La peine est de ce monde, ô mes amis que j’aime,
Mais chaque fleur d’orage porte la graine de demain. » (p. 33)
« Elisons encore la vie
Au sommet du jour blessé. » (p. 40)
- Elle place
la poésie au cœur du monde, la rendant accessible à tout un chacun, puisque pour elle, il s’agit seulement de regarder et d’aimer le
monde.
« Vivre en poésie,
ce n’est pas renoncer ; c’est se garder à la lisière de l’apparent et du réel, sachant qu’on ne pourra jamais réconcilier, ni circonscrire. » (p. 26)
« La poésie suggère. En cela, elle est plus proche qu’on ne pense de la vie, qui est toujours en deçà de l’instant qui frappe. » (p. 27)
« Les habiles, les jongleurs de mots sont plus éloignés de la poésie que cet homme qui –sans parole aucune – se défait de sa journée, le regard levé vers un arbre, ou le cœur attentif à la vois d’un ami. » (p. 27)
« Ce qui nous dépasse, et dont nous portons le grain aussi certainement que nous portons notre corps, cela s’appelle : Poésie. » (p. 28)
- Elle questionne la vie humaine et nous offre une formidable leçon d’humanité.
« La poésie chez Andrée est une philosophie de l’existence, elle fonde une éthique de la fraternité : lien universel et éternel entre les hommes, elle nous invite à sortir de notre étroite peau » pour que l’intimité de chacun s’ouvre à la résonance du monde et que nous donnions sens à l’aventure humaine par la partage. » (Préface)
- Savourons les poèmes de cette grande dame en écoutant son mot d’ordre :
« Sacre l’éphémère. » (p. 49)
Ce que j’ai moins aimé :
- Trop court.
Au cœur du cœur, poèmes choisis et préfacés par Matthieu CHEDID et Jean-Pierre SIMEON, Andrée CHEDID, Librio poésie, 94 p., 3 euros