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Plus rock et plus sombre, Born this way, nouvel album trè...

Publié le 01 juin 2011 par Alexisp
Plus rock et plus sombre, Born this way, nouvel album trè... Plus rock et plus sombre, Born this way, nouvel album très efficace de Lady Gaga, opère une nouvelle une étonnante fusion des genres pas toujours maîtrisée.
Qui ne connait pas Lady Gaga aujourd'hui? En à peine trois ans, la chanteuse a connu une ascension fulgurante grâce à The Fame, son premier album ovationné par la critique et le public, véritable usine à tubes qui a nourri les radios pendant des mois. Avec des titres imparables comme "Poker Face" ou "Telephone", celle qui se proclame comme pur produit de la pop culture, est parvenue à révolutionner la pop. Non pas par des compositions radicalement novatrices mais plutôt par une conceptualisation de sa propre personne. Lady Gaga n'est pas une chanteuse, c'est un concept. Cela se voit bien sûr au travers de ses tenues vestimentaires aussi osées que discutables, devenues l'objet de nombreuses parodies, auxquelles s'ajoute une série de clips marquants comme "Telephone" ou "Alejandro". Par un déluge d'imageries contradictoires issues de la pop culture, Gaga parvient à sublimer l'aspect ordinaire de ses chansons. Et c'est là un sacré pied de nez et peut-être son plus bel artifice. Dans les interviews, la chanteuse clame pourtant que ses titres sont le résultat d'un travail acharné, une tentative de réinvention de la musique. Au final, le style Gaga n'est pas très différent du style de Madonna, à laquelle elle est beaucoup comparée. En s'entourant de Redone, le nouveau Timbaland que tout le monde s'arrache de Jennifer Lopez à Mylène Farmer (!), Gaga s'est fait un nom mais n'est pas encore parvenue à être l'électrochoc qu'elle souhaitait. La preuve avec Born this way, second album attendu au tournant qui n'aura pas manqué de créer la polémique dès le premier single éponyme. A trop vouloir se rapprocher de la Madonne, Gaga l'aurait-elle plagiée? Born this way n'en reste pas moins un titre rétro efficace, teinté de pop 80s, que la chanteuse proclamera hymne à la tolérance et à l'acceptation des communautés gay auxquelles elle reste très attachée.
L'album se compose de dix-sept titres de qualité inégale. Après une première écoute difficile qui ne laisse aucun répit à nos oreilles, c'est en écoutant les morceaux un à un que l'on parvient à apprécier réellement leurs diverses qualités. "Marry the night" ouvre la marche avec ses guitares et voix saturées pour une ambiance rock FM datée qui semble imprégner la plupart des titres. Passé "Born this way", on retrouve ainsi les mêmes sonorités sur "Government Hooker", titre plutôt bien construit en dépit de ses intenables refrains. L'odyssée se poursuit avec "Judas", actuel single d'une redoutable efficacité qui reproduit de manière à peine voilée la progression de "Bad Romance" avec un profond contraste entre des couplets hâchés, martiaux, et des refrains aux airs d'hymne eurodance. Vient ensuite "Americano", titre troublant dont la légitimité sur cet album reste discutable. Les années 80 reprennent ensuite l'ascendant lors d'un "Hair" peu inspiré reproduisant des schémas éculés. Néanmoins, avec "ScheiBe", Gaga surprend. Production impeccable, synthétiseurs savamment maniés, ce titre est une belle réussite. Ce regain d'inventivité se poursuit avec "Bloody Mary", ballade poignante dans la droite lignée de "Alejandro" dont on louera la basse ronde qui se déploie sur les ponts et les refrains et qui enrobe à merveille la voix de Gaga. On passe de surprise en surprise avec "Black Jesus + Amen Fashion" et ses arrangements électro directement inspirés du groupe Justice. Le spectre de Madonna s'abat ensuite sur le non-moins excellent "Bad kids", qui se débarasse du superflu rock fm crasseux au profit de sonorités disco jubilatoires, et sur "Fashion of His love" à la production datée et charmante. Passé un "Highway Unicorn" teinté d'eurodance, Gaga dévoile son "Heavy Metal Lover" qui rappelle d'abord "Born this way" avant de se révéler autrement plus plaisant par un traitement vocal très subtil. Années 80 et rock fm encore et toujours présents sur "Electric Chapel", titre heureusement audacieux. L'arc final de l'album poursuit dans cette veine avec plus de moins de brio. Des trois derniers titres, on retiendra sans conviction "The Edge of Glory", prochain single annoncé.
Au final, Lady Gaga nous livre un album inégal souffrant d'un concept musical certes audacieux mais assez peu propice à des compositions apaisées et dépouillées. C'est pourtant bien ces dernières que la chanteuse a connu connaître un succès considérable. Nul doute que cette nouvelle salve saura rassasier un public qui semble davantage conquis par l'aura, le charisme et le mystique de ce personnage improbable, figure Wharolienne par excellence, que par la qualité artistique de ses chansons. Gaga, reine des illusionnistes.
Lady Gaga - Born this way
Disponible

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