C’est un accord au rabais qui vient d’être conclu au sein de l’Union Européenne sur les tests de résistance des centrales nucléaires. L’Europe se satisfait d’une revue de sûreté tronquée, malgré le message fort sur les risques encourus par les pays nucléarisés envoyé par le Secrétaire général des Nations Unies.
Les pays qui refusaient une surveillance européenne de la sûreté des centrales, dont la France, ont eu gain de cause. L’échec des pays nucléarisés à s’entendre et à garantir des critères exigeants et exhaustifs est consternant. Les tests de résistance intégreront certes les risques naturels (inondations, séismes, tempêtes etc.) et certains risques accidentels (crash d’avion, explosion à proximité d’une centrale) mais sans évaluation des plans d’urgence prévus en cas de crise – qui n’existent même pas dans de nombreux cas !
La question des mesures préventives des risques terroristes – cyberattaque, attentat - a été renvoyée à de futurs groupes de travail mixtes entre experts nationaux et représentants de la Commission, sans calendrier ni modalités précises, alors que l’occasion était donnée d’aborder la question dès maintenant. Et que dire de la légitimité des audits menés au niveau national, réalisés sur une base « volontaire », qui laissent les exploitants s’évaluer à l’aune de leurs propres critères et qui bien naturellement ne se déjugeront pas ? En cas de défaillance, l’absence de conséquence annoncée et harmonisée au niveau européen – les décisions étant laissées aux Etats -, rend ces audits factices.
Le Parti socialiste appelle le Président de la République à prendre ses responsabilités. Les discussions sur la sûreté doivent inclure les questions de sécurité sans repousser sans fin les décisions. Le G8 doit être l’occasion de discuter d’un organe international de régulation et de contrôle qui soit indépendant, afin d’assurer la transparence que chaque citoyen est en droit d’exiger.