De Notre Envoyé Spécial – Oujda
Si la problématique, à l’occasion des premières Assises de l’Energie tenues en 2009 était de réfléchir à la généralisation et la sécurisation de l’accès à l’Energie pour le Maroc, population et acteurs économiques, et la priorisation de la diversification du mix énergétique, à travers l’intégration des énergies renouvelables, l’ambition est, en 2011, toute autre. Au-delà du bilan d’étape de la Stratégie Energétique Nationale, à dresser, il s’agit d’affirmer une quadruple ambition nationale : l’intégration industrielle, la montée dans la chaîne de valeur sectorielle par un effort de RD et de formation RH, réaliser un effort de développement économique associé à une logique d’aménagement de territoire, le tout devant amener à renforcer le maillon « Maroc » à l’occasion des différents projets régionaux de construction de systèmes d’approvisionnement énergétiques multilatéraux, mutualisés et sécurisés.
Un chemin tracé pour une ambition à réaliser
Les travaux de cette deuxième édition des Assises de l’Energie a été inaugurée par une allocution de Madame Benkhadra, Ministre de l’Energie, de l’Environnement et des Mines .Elle a souligné que « la Mondialisation implique de profonds changements dans les processus de production qui requièrent de nouvelles transformations des systèmes énergétiques ». Elle a par ailleurs insisté sur la double transformation du système énergétique nationale en termes tant de besoins que de stratégies d’approvisionnement, « multipliés par 4 d’ici 2030 » et avec les énergies renouvelables représentant « dès 2015, la deuxième source d’énergie après le charbon ».
D’ici fin 2012, la ministre a rappelé que « 672 MW de capacités nouvelles » auront été installées pour un montant d’investissement de24 milliards de dhs sur la période 2008-2012. « 3640 MW supplémentaires de MW seront installés sur la période 2013-2015 pour un montant de 73 milliards de dhs », a annoncé Madame Benkhadra.
Les travaux des Assises ont repris sous la forme de tables-rondes thématiques qui ont permis d’identifier des propositions d’actions précises afin d’assurer le développement des énergies vertes au Maroc selon 4 axes : La position du Maroc comme plateforme industrielle spécialisée, comme nouveau vivier de compétences de qualité, comme hub énergétique régional et Les Energies Renouvelables comme levier de développement local.
Une réflexion pour une action d’avenir
Les experts ayant exprimé leur position lors de la première table-ronde ont, chacun à leur tour, détaillé les pré-requis à la réussite d’une base industrielle au Maroc et faire d’une nouvelle branche industrielle dédiée aux énergies renouvelables un relais de croissance économique et sociale. Il est, de toutes les manières, essentiel de réfléchir, en amont, au positionnement souhaité, planifier une base industrielle sur des technologies adaptées, établir un benchmark au niveau international, le tout sans jamais perdre de vue les attentes des opérateurs industriels.
La deuxième table-ronde a étudié les conditions d’entrée du Maroc dans le cercle des innovateurs, et cela passe indéniablement, par le développement des compétences locales. Ils ont, insisté sur l’importance du facteur humain, sur la nécessaire capitalisation sur les expériences internationales passées et ce, sans oublier l’effort préalable d’étude de positionnement qui permettra de nouer les partenariats scientifiques et technologiques pertinents.
Un développement économique ne saurait être complet sans son rayonnement sur tout le territoire nationale, et c’était tout l’enjeu de la troisième table-ronde qui a vu les experts débattre de la perception et des attentes de la population locale, les conséquences vertueuses de cette stratégie nationale, les modalités de financement de cette stratégie et sur la nécessaire régulation et sécurisation du cadre juridique de ces opérations.
Le Maroc, poursuivra, dans ce secteur, comme pour d’autres, son effort d’ouverture à l’International, par sa stratégie de développement d’un hub énergétique. Les experts de la quatrième table-ronde ont détaillé les facteurs –clés de succès des initiatives d’échanges d’énergies Europe Afrique et intra-Maghreb, ont relevé les atouts des projets d’interconnexion Europe-Maghreb, face à d’autres projets similires et, enfin, l’impact des choix technologiques dans la réussite des projets.