Changement de deuxième ordre

Publié le 01 juin 2011 par Christophefaurie
Watzlawick, Paul, Weakland, John H., Fisch, Richard, Change: Principles of Problem Formulation and Problem Resolution, WW Norton &Co, 2011. Pourquoi n’arrivons nous pas à changer, d’où dépressions et maladies ?
 « La solution est le problème ». La formulation que nous faisons d’une situation nous enferme dans un cercle vicieux. Et nos efforts pour changer ne changent rien (changement de premier ordre). Le « bon sens » nous trompe. Pour nous en tirer il faut reformuler la solution, changement de deuxième ordre.Il ne faut donc pas demander « pourquoi » (d’où vient mon mal ?), comme le fait la psychologie moderne, mais « quoi » : dans quelle interprétation dangereuse me suis-je fourré ?Changement de premier ordre : j'appuie sur la pédale d'accélérateur ; changement de deuxième ordre : je change de vitesse.Autre exemple. Solution erronée : insomnie, se forcer à dormir. (Le sommeil est un acte inconscient qui ne peut être imposé par la raison.) Changement de deuxième ordre : chercher à ne pas dormir. Il existe trois grands types d’interprétations fausses. Le déni, l’utopie (se donner un objectif inaccessible – par exemple une vision du bonheur conjugal impossible), et le paradoxe (un objectif contradictoire, tel que « soit spontané »). Pour s’en tirer, il faut :
Une définition concrète du problème en des termes concrets ;
Une analyse de la solution tentée jusqu’à maintenant ;
Une définition claire du changement concret à réaliser ;
La formulation et la mise en œuvre d’un plan qui doit produire le changement.
Parmi les techniques utiles :
  • Parler à celui que l’on veut aider dans son langage et dans sa logique. En particulier, il faut entrer dans la logique du résistant au changement : en ne résistant pas à sa résistance, on amène sa logique à sa conclusion, irrationnelle. Le changement est une forme de judo.
  • La confusion. En donnant une formulation inattendue et confuse à une question, on déstabilise la personne que l’on vaut aider, et on la force à sortir de sa logique vicieuse.
  • Un cadre de temps bref.
Commentaires :Curieusement, ce blog illustre cette démarche et la recherche du changement de deuxième ordre. Mais sont-elles une panacée ? N’ont-elles pas quelques effets pervers ?
  • Si, à la moindre difficulté, on modifie ses ambitions, on risque le surplace.
  • S’il est possible de trouver le « pourquoi » d’une situation, pourquoi s’en priver ?
  • Il me semble que ces techniques ont été utilisées, à l’envers, pour enfermer l’individu dans des formulations de problèmes nocives (par exemple, lorsqu’on parle de « gauche de progrès » on sous-entend que les autres partis sont des arriérés, idem pour la droite « pro life » américaine).