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(Walter Benjamin, un autre amoureux des livres, à la Bibliothèque Nationale à Paris à la fin des années trente, photo Gisèle Freund)

Je n'avais pas procédé à l'inventaire de ma bibliothèque personnelle depuis 2003, et encore à cette époque je m'étais arrêté avant d'arriver au terme de ce travail, et après avoir répertorié 577 ouvrages ; je m'en suis voulu alors car j'avais recensé environ 90% du total...

C'est dire que j'avais à cœur de mener à bout mon inventaire 2011. Bien sûr il faut faire son deuil des livres que l'on a lus mais qui ne sont plus en votre possession au hasard du prêt à des amis indélicats, ou à des membres de la famille¹, au hasard des déménagements aussi. Je regrette ainsi la disparition de livres tels : Le Colosse de Maroussi d'Henry Miller, Le Christ recrucifié de Nikos Kazantzákis, Les Gens de la nuit de Michel Déon², etc. Il reste certes la possibilité de les racheter mais le rapport que l'on aura avec ce livre neuf ne fera pas oublier celui que l'on avait contracté avec le précédent, souvent lié à des souvenirs d'adolescence, et sur les pages duquel on avait porté des annotations.

Pour 2011, je vais anticiper sur le résultat final, le nombre de livres de ma bibliothèque devrait dépasser les 800 ouvrages. L'augmentation depuis 2003 tient pour l'essentiel à l'incidence de ma reprise d'études en lettres à l'université, entre 2004 et 2008, qui m'a incité à lire des auteurs essentiels : Louis-Ferdinand Céline par exemple ou des romans majeurs, exemple : La Chartreuse de Parme ou Le Portrait de Dorian Gray. Mais on ne peut pas tout lire! D'où la nécessité de lire utile, c'est la raison pour laquelle je découvre, tardivement!, L'Éducation sentimentale de Flaubert, et que j'ai achevé le mois dernier Lucien Leuwen de Stendhal.

L'intérêt de cette actualisation de votre stock de livres tient aussi au fait de vérifier que les auteurs que vous préférez figurent bien en tête en terme d'œuvres acquises ou eu égard les livres consacrés à ces auteurs, vos auteurs de prédilection. Cela se vérifie chez moi par l'importance des livres de (ou autour de) Balzac (52), Maupassant (41), Modiano (20), Alberto Moravia (24), Baudelaire (15). Dans le domaine politique³ je possède 32 livres de (ou consacrés à) François Mitterrand, personnage romanesque s'il en fut et qui disait avec férocité qu'il avait, lui aussi, ses pauvres!

Pour ce qui concerne la valeur de ces ouvrages, comme beaucoup sont des livres de poche(éditions «Le Livre de Poche », « Folio » , «Garnier-Flammarion »), leur valeur pécuniaire est quasi nulle. Seuls quelques livres achetés auprès de l'éditeur du faubourg Saint-Honoré « Jean de Bonnot » (moralistes du XVIIe, contes d'Edgar Poe) ou issus de la bibliothèque de La Pléiade/Gallimard (La Comédie humaine, tome VII et VIII) rehaussent l'ensemble.

Mais mon attachement à ces livres, Livre mon ami était le titre d'une belle émission du regretté Claude Santelli, est sans commune mesure avec cette valeur financière dérisoire, et il me conduira à un nouvel inventaire dans quelques années. D'ici là il faudra que j'envisage de déménager pour vivre dans un appartement plus grand afin d'accueillir mes nouveaux amis!

Notes

¹ le conseil que je donnerais c'est de ne jamais prêter un livre de votre bibliothèque, il vaut mieux en acheter un nouvel exemplaire dans une librairie et l'offrir à la personne qui a manifesté de l'intérêt pour ce livre
² d'autres livres de Déon ont disparu : Un parfum de Jasmin, Les trompeuses espérances, Le rendez-vous de Patmos
³ curieusement, mis à part Il faut qu'il parte (2008) de Sébastien Lapaque et Désert d'avenir? Le P.S. 1983-2007 (2007) de Guillaume Bachelay (deux pamphlets) je n'ai pratiquement plus acheté de livres politiques depuis 2002 et La flamme et la cendre (Grasset) de Dominique Strauss-Kahn (il me l'avait dédicacé lors de sa venue à Nîmes)