La marche qui dort

Un jour, un ami m'a demandé pourquoi, chaque fois que je revenais de marcher en forêt, j'étais si calme et reposé malgré les kilomètres qui auraient dû m'épuiser et malgré les températures quelquefois exécrables.

Je lui ai simplement dit : «Marcher en forêt est de l'ordre de la nature. Si tu marches au rythme de la terre, tu en auras les bienfaits. Par contre, si tu marches au rythme de la méfiance et de l’incompréhension, tu ne peux que revenir avec le même état d'esprit».

Déjà tout petit, mon père m'expliquait l'importance de faire la «marche qui dort». Par ces mots, il voulait simplement dire que le rythme de notre marche doit être calqué sur notre Mère la Terre et que, par conséquent, nous devions vivre ce moment dans l'esprit de celui qui dort et qui marche au travers des rêves.

Cela fait 60 ans que je le fais et le vis. Ne serait-ce qu'une fois, marchez en forêt avec l'esprit de celui qui dort et vous comprendrez combien cette communion avec notre Mère la Terre est si forte.

Marcel Masth-Issiam Gill (Nuage Blanc)
Homme Médecine de la Nation innue
Québec, Canada

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