Magazine Culture
Le Quercy, ancienne terre des Cadurques, est ce pays calcaire, demeuré à l'écart des grands mouvements d'urbanisation et d'industrialisation du siècle dernier, qui assure la transition entre le Massif Central et la vallée de la Garonne. Pourtant, rares sont les pays de Gaule qui accumulent autant de traces de leur histoire. Les grottes ornées du Paléolithique y sont parmi les plus célèbres du monde (Pech-Merle), mais l'on y découvre aussi les traces de la longue période gauloise, notamment à l'oppidum de Murcens, dans la commune du Cras, qui joua avant la conquête romaine le rôle d'une grande place de commerce. On se souvient d'ailleurs que c'est dans le Quercy que la résistance à l'envahisseur romain fut la plus longue et la plus acharnée : l'oppidum de Uxellodunum (la "haute fortification") servit de dernier refuge aux Cadurques, qui ne se soumirent pas avant 51 av. J.-C., un an après la reddition de Vercingétorix ; très probablement, il doit être identifié avec l'actuel Puy-d'Issolu (Puech d'Usselou). De la période gallo-romaine subsistent les vestiges de l'aqueduc de la vallée du Vers, mais la région compte aussi, comme ici à à Saint-Cirq-Lapopie, de magnifiques villages dont l'implantation remonte parfois au Moyen-âge, coincés entre les plateaux calcaires et les sombres eaux du Lot et de ses affluents, comme en équilibre au bord des falaises.Le pays cadurque, au fond de chaque vallée humide, sur chaque causse aride, nous rappelle que notre identité est le fruit d'une longue évolution dont nous sommes aujourd'hui les dépositaires.