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Yal Ayerdhal mène la fronde, en numérique

Par Ebouquin

Yal Ayerdhal mène la fronde, en numériqueC’est à l’occasion du salon Imaginales, qui se tenait du 26 au 29 mai à Epinal, que l’auteur de science-fiction Yal Ayerdhal a annoncé un ambitieux projet numérique. Fort de plusieurs années de réflexion, notamment initiée par la création du collectif «Le droit du serf», Ayerdhal se lance dans l’édition numérique afin de valoriser ses textes ainsi que ceux des auteurs exerçant dans le même registre. Il abandonne donc par la même occasion toute idée de publication en ebook au Diable Vauvert pour mener son aventure en numérique.

Le modèle de cette future maison d’édition (qui n’a pas encore de nom) est simple. Les ouvrages des auteurs participants vont être numérisés et commercialisés pour une poignée d’euros (le prix avoisinera 50% du prix du poche d’occasion). Bien entendu, les fichiers vendus seront dépourvus de DRM. Comme le rapporte le site Fantasy.fr, chaque auteur se verra offrir 50% du prix de l’ouvrage. Yal Ayerdhal justifie ces économies par la disparition d’un bon nombre d’intermédiaires coûteux de la chaîne traditionnel du livre. L’auteur invite ses confrères à cesser les négociations avec les maisons et de s’opposer à leur système de gestion des droits d’auteurs. On l’aura compris, les éditeurs ne sont pas les bienvenues dans cette aventure…

Si l’approche présentée peut paraître intéressante, certains points mériteraient d’être précisés. Tout d’abord, le montant de la rémunération est vague : est-ce que cela sera 50% du prix de vente (ce qui paraît difficilement tenable?) ou 50% des recettes (brutes ou nettes?)? De plus, il semble s’agir pour l’instant d’une valorisation d’ouvrages déjà publiés. Dans ce cas-là, les auteurs ne risquent-ils pas de se heurter à leurs éditeurs à qui le travail d’editing appartient? Quant à repartir depuis le manuscrit, le travail serait titanesque… Cependant, nul doute qu’une offre légale visible et bien pensée permettra d’endiguer le piratage rampant qui touche particulièrement le genre de la SF et de la fantasy. Enfin, rien n’est dit du réseau de distribution employé : s’agira-t-il uniquement d’une commercialisation sur le site de l’éditeur et/ou sur les distributeurs bien connus que sont Feedbooks, la FNAC, Immatériel ou encore l’iBookstore? Dans le deuxième cas, cela nécessitera de rogner sur les maigres marges qui devront être compensées par un volume de vente important.

Au final, il s’agit d’un projet intéressant qui a de quoi fédérer un bon nombre d’auteurs cherchant à bénéficier de l’effet de nombre d’un groupement d’auteurs, tout en garantissant un respect équitable de leurs droits. Un saut collectif dans le numérique qui pourrait faire date.

MAJ : Yal Ayerdhal présente, plus en détail, son projet dans un interview donné à Fantasy.fr. Pour l’instant, le nom de la maison d’édition n’est pas encore fixé, mais le lancement est sur les rails : 25 titres seront proposés au lancement pour atteindre rapidement la centaine et arriver à 1500 exemplaires au terme de la première année d’exploitation. Dans un premier temps, aucun inédit sera publié, seulement des ouvrages épuisés dont les auteurs ont récupéré leurs droits. Quant à la promotion du catalogue, elle se fera par le biais des blogs, des sites de chroniques et des réseaux sociaux.


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