A l'intérieur des globules rouges humains, le parasite du paludisme se cache du système immunitaire et alimente sa croissance par digestion de l'hémoglobine. Le parasite récupère ces éléments nutritifs à partir de la circulation sanguine par l'intermédiaire de minuscules pores de la membrane cellulaire. Ces scientifiques de l'Institut américain des maladies allergiques et infectieuses (NIAID-NIH) qui avaient déjà découvert ces canaux ioniques d'absorption dans les cellules sanguines, viennent d'identifier les gènes qui permettent au parasite de créer ce système d'alimentation. Une découverte qui ouvre la voie à de nouveaux traitements, relayée dans l'édition du 27 mai de la revue Cell.
L'auteur principal, le Dr.Sanjay A Desai du Laboratoire du NIAID est le co-découvreur du mode d'alimentation du parasite via ces pores, formés par des canaux ioniques ou protéines et qui permettent au calcium, au sodium et à d'autres particules de rentrer ou sortir de la cellule. "Malgré les progrès récents dans le contrôle du paludisme dans le monde entier, la maladie continue à tuer plus de 700.000 personnes et principalement de jeunes enfants », rappelle le Dr. Fauci, directeur du NIAID."Le Dr. Desai et ses collègues ont découvert la base génétique d'un aspect fondamental de la biologie du parasite du paludisme, et, ce faisant, ont ouvert de nouvelles approches pour le développement de nouveaux médicaments antipaludiques."
Les scientifiques savent depuis des décennies que les cellules des globules rouges infectées par le parasite ont des besoins nutritifs bien plus importants que les cellules non infectées, probablement pour soutenir la survie du parasite et sa croissance. L'équipe NIAID a donc décidé de tester près de 50.000 composés chimiques pour étudier leur capacité à bloquer l'absorption de nutriments par les cellules infectées par les parasites Plasmodium falciparum, HB3 et DD2. En effectuant ces essais, ils ont découvert deux gènes du parasite, nommés clag3.1 clag3.2, qui semblent codants pour les protéines nécessaires à assurer l'absorption des nutriments.
La découverte des gènes du parasite nécessaires à cette activité pourrait permettre le développement de médicaments antipaludiques ciblés sur ces canaux.
Sources: NIAID et Cell DOI: 10.1016/j.cell.2011.05.002 (2011) « Malaria parasite clag genes determine nutrient uptake channel activity on infected red blood cells », Nature « A voltage-dependent channel involved in nutrient uptake by red blood cells infected with the malaria parasite ».(Visuel NIH/National Institute of Allergy and Infectious Diseases “globule rouge infecté par le parasite de la Malaria”)
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