S Petit Nico a sorti le 14 février de cette année son album "Humain" dans lequel c'est finalement lui qu'il dévoile au fil des 12 titres qu'il interprète à coeur ouvert.
Pourquoi n'en parler que maintenant? Simplement parce que j'étais passée à côté. Et que je l'ai reçu très récemment. Ce qui m'a poussée à l'écouter. J'ai très vite été séduite par cette fenêtre ouverte sur les émotions d'un artiste difficile à classer.
Si la voix ou les mélodies évoquent parfois 20syl d'Hocus Pocus (sur Humain la parenté est assez sidérante) ou Anis, c'est un mélange inédit, très personnel que signe de son nom de scène Nicolas Seguy. Sur un Homme en colère on découvre celui qui épouse la cause de ceux qui souffrent, comme un aveu d'empathie sincère. Bidonville m'a, avant l'écoute, fait penser bien sûr au titre éponyme de Nougaro.On y retrouve l'engagement sensible d'un artiste à fleur de peau mais les arrangements très riches à base de piano, violons, glockenspiel lorgnent plutôt du côté des envolées orchestrales lumineuses de Yann Tiersen. Pas de règle sur l'album, les ambiances changent d'un titre à l'autre et si son phrasé prend parfois des accents hip-hop, il rappelle qu'avant d'en arriver là son parcours l'a amené à frayer du côté du rap et du slam.
En 2006 il réalise notamment l'album midi 20 de Grand Corps Malade avec qui il collaborera à nouveau sur ses deux albums suivants et qu'il accompagnera ensuite sur 180 dates. Amel Bent, Souleymane Diamanka et Kery James sont autant d'artistes aux côtés desquels il a travaillé, en parallèle de son projet personnel qu'il présente ici, singulier et lyrique.
Car c'est dans ses propres émotions, de son propre ressenti que S Petit Nico tire son inspiration.
S'il s'accorde la liberté de proposer des intermèdes purement instrumentaux (Courant, Yankoff) entre deux chansons c'est pour mieux revenir mettre l'accent sur les textes où les mots sont chargés de sens et d'émotion.
Mon top 3 :
Femme : une galerie de portraits féminins qui sonne comme un hommage au courage individuel, aux destins sinueux et aux combats que certains doivent livrer au quotidien.
Mélodie de mots : pour son rythme chaloupé, le phrasé hip-hop aux accents jazzy (très teinté "Hocus Pocus) et son refrain.
Bidonville : pour le fond qui me touche sincèrement et le dépouillement du morceau, centré sur les émotions.