Deux excellentes nouvelles sont tombées en ce lundi 30 mai 2011. Toutes deux européennes. La première et sans doute la plus importante à long terme est la décision d'Angela Merkel de mettre un terme à l'usage de l'énergie nucléaire en 2022. Comme le dit un de mes amis, « 2022 c'est demain ! » Bien sûr, les raisons qui poussent la chancelière allemande à ce choix ne sont pas seulement dictées par des raisons écologiques. Les scores des « Grünen » (les Verts allemands) l'inquiètent et lui posent problème pour les votes à venir. Les récentes victoires des Verts et du SPD dans certains Länder l'incitent à franchir le Rubicon et à donner satisfaction à la majorité des Allemands très remontés contre le nucléaire après la catastrophe de Fukushima.
Dans le même temps, François Fillon a déclaré que la France ne suivrait pas l'exemple de l'Allemagne. Il a même confirmé la pertinence des choix énergétiques gouvernementaux qui font la part belle au nucléaire. Martine Aubry s'est, au contraire, félicitée du choix allemand et a confirmé que s'ils devenaient majoritaires, le PS et ses alliés devraient faire des choix courageux à l'égard du nucléaire et accepter d'en sortir dans un délai à définir. A la fois pour des raisons politiques, économiques, écologiques et techniques puisque les filières des énergies renouvelables ne sont ni aidées ni encouragées dans notre pays et que la France veut développer (et vendre) sa filière nucléaire dans de nombreux pays. Les Français auront, par leur vote, à trancher cette question.
Seconde information, heureuse et souhaitée par de nombreux Italiens et européens : la lourde défaite de Berlusconi aux élections municipales italiennes. La déroute de la candidate du Parti des libertés à Milan exprime mieux que tout la désaffection sont souffre « il cavaliere » et sa majorité devenue très instable. Non seulement le président du conseil perd milan mais il ne gagne pas Naples (65% des voix à gauche).
Sa campagne a été une campagne de haine, de dénigrement, d'insultes…ses chaînes de télévision se sont déchaînées en invoquant le terrorisme de gauche, les vagues d'islamistes, le développement des camps de Roms et un délitement de la pensée. Ses attaques excessives, grotesques, l'ont finalement desservi. Berlusconi devrait plutôt préparer sa défense dans les divers procès où il est en cause pour de multiples raisons (trafic d'influence, prévarication, fornication, j'en passe et des meilleures) puisque le parlement n'est pas en état de voter les lois d'exception que le président du conseil italien voulait imposer pour échapper à la justice.
On a parfois comparé le Sarkozysme et le Berlusconisme. Droite décomplexée, langage simpliste voire grossier, absence de scrupules mais également absence de tenue et surtout, politique faite de coups et non de stratégie, politique populiste favorisant la droite extrême. Les récentes élections italiennes et surtout leurs résultats sont un encouragement pour la gauche française et pour Martine Aubry. Elle est à l'opposé de ces styles « machistes ». Rigoureuse, sérieuse, expérimentée, rassembleuse, elle répond aux besoins et aux nécessités du temps présent. Et pour longtemps puisque le projet socialiste approuvé à l'unanimité ce week-end a vocation à ouvrir une nouvelle page de notre histoire.